Des munitions fabriquées aux États-Unis ont été utilisées, le dimanche 26 mai, lors de la frappe meurtrière israélienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, au sud de Gaza, selon une analyse de CNN d’une vidéo du massacre ainsi que des témoignages des experts en armes explosives.
Au moins 45 personnes sont tombées en martyre et plus de 200 autres blessées, pour la plupart des femmes et des enfants, après qu’un incendie s’est déclaré suite à l’agression militaire israélienne contre la ville la plus peuplée de Gaza.
Des images obtenues par CNN montraient des pans entiers du camp de Rafah en flammes, avec des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants essayant frénétiquement de se mettre à l’abri de l’assaut nocturne. Des corps brûlés, dont ceux d’enfants décapités, ont pu être vus en train d’être retirés par les sauveteurs.
CNN a géolocalisé des vidéos montrant des tentes en flammes au lendemain de l’attaque du camp de personnes déplacées internes connu sous le nom de Koweït Peace Camp 1.
Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, que CNN a géolocalisée sur la même scène en faisant correspondre des détails, notamment le panneau d’entrée du camp et les tuiles au sol, la queue d’une bombe de petit diamètre (SDB) GBU-39 de fabrication américaine est visible, selon quatre experts en armes explosives qui ont visionné la vidéo pour CNN.
La GBU-39, fabriquée par Boeing, est une munition de haute précision « conçue pour attaquer des cibles ponctuelles stratégiquement importantes » et entraîner de faibles dommages collatéraux, a déclaré mardi à CNN l’expert en armes explosives Chris Cobb-Smith.
Cependant, « l’utilisation de n’importe quelle munition, même de cette taille, comporte toujours des risques dans une zone densément peuplée », a déclaré Cobb-Smith, qui est également un ancien officier d’artillerie de l’armée britannique.
Trevor Ball, un ancien membre de l’équipe de neutralisation des explosifs et munitions de l’armée américaine a également identifié le fragment comme provenant d’un GBU-39.
Deux autres experts en armes explosives – Richard Weir, chercheur principal sur les crises et les conflits à Human Rights Watch, et Chris Lincoln-Jones, ancien officier d’artillerie de l’armée britannique et expert en armes – ont identifié le fragment comme faisant partie d’un GBU-39 fabriqué aux États-Unis.
Interrogée pour commenter les munitions utilisées lors de la frappe de Rafah lors du point de presse de mardi, la secrétaire de presse adjointe du Pentagone, Sabrina Singh, a déclaré aux journalistes : « Je ne sais pas quel type de munition a été utilisé dans cette frappe aérienne ».
Principal fournisseur d’armes
Les États-Unis sont depuis longtemps le plus grand fournisseur d’armes d’Israël, selon les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), et ce soutien s’est poursuivi malgré la pression politique croissante exercée sur l’administration Biden après la guerre israélienne contre Gaza.
Le mois dernier, Biden a signé un projet de loi d’aide étrangère qui prévoyait 15 milliards de dollars d’aide militaire à l’entité sioniste.
Rappelons que 36000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, sont tombés en martyre depuis le début de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, le 7 octobre.