Un troisième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie s’est ouvert mardi à Astana, au Kazakhstan, en l’absence des rebelles soutenus par la Turquie et en présence de ceux soutenus par la Jordanie.
Selon le chef de la diplomatie du Kazakhsta, cité par la télévision Al-Mayadeen TV,« une délégation du Front du sud syrien va arriver dans la capitale Kazakhe ce mardi pour faire part aux pourparlers ». Cette coalition qui œuvre surtout dans la province de Deraa est soutenue par la Jordanie.
Il a aussi affirmé que la délégation américaine aux pourparlers sera représentée par l’ambassadeur des Etats-Unis dans ce pays et par un émissaire spécial envoyé par Washington.
Le chef de la délégation gouvernementale Bachar al-Jaafari, a dénoncé la décision des rebelles pro turcs de boycotter la rencontre, accusant Ankara de vouloir empêcher son succès.
« Le côté turc veut entraver le succès d’Astana, et nous sommes parfaitement conscients que le fait que les groupes armés ne soient pas venus vise cet objectif là, et que cette décision de ne pas venir est dicté par celui qui parraine ces groupes », a-t-il indiqué, en allusion à la Turquie. « C’est la Turquie qu’il faut interroger lorsque les groupes armés ne participent pas », a-t-il objecté plus directement.
« Nous sommes prêts à assurer le succès d’Astana (…) avec ou sans la participation des factions armées. Leur absence à Astana démontre l’indécence de leur politique », a toutefois ajouté M. Jaafari, cité par l’agence syrienne SANA.
Le négociateur en chef du gouvernement syrien a ajouté que les participants discuteront cette fois encore de la « séparation entre les groupes armés d’une part et le front al-Nosra et Daesh de l’autre », une demande formulée à de nombreuses reprises par Damas.
Il a indiqué que son pays n’a pas reçu de document russe sur la Commission constitutionnelle et n’en a pas discuté avec les Russes.
Selon l’AFP, un porte-parole des rebelles, Oussama Abou Zeid, a justifié lundi le boycott des négociations d’Astana par « des promesses non tenues liées à la cessation des hostilités » en Syrie.
L’envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, qui a convié le gouvernement syrien et les groupes rebelles à un cinquième round de négociations sous l’égide de l’ONU, à Genève le 23 mars a déclaré s’attendre à ce que la lutte antiterroriste et des possibilités concrètes d’échanges de prisonniers et de personnes enlevées soient abordées à Astana.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a pour sa part déclaré aux journalistes mardi que les pourparlers « sont rendus vraiment compliqués par les différences qui existent dans les approches des différentes parties ».
Sources: AFP, Al-Mayadeen TV