Le responsable des Relations médiatiques du Hezbollah, Mohamad Afif, a dénoncé dans un point de presse « un climat médiatique au Liban qui est grandement ouvert à l’air toxique israélien, sans restriction ni contrôles en l’absence de lois ou de leur application ».
Selon lui, « certains médias au Liban rapportent les informations israéliennes sans examen minutieux, croient la version israélienne sans examen professionnel et adoptent sa lecture et son récit des événements sur le terrain ou des bombardements agressifs ».
Il a déploré que des médias libanais diffusent en direct les menaces du chef d’état-major de l’ennemi ou du porte-parole officiel de l’armée d’occupation et contribue à la diffusion de plus en plus de ses informations, photos et commentaires médiatiques dans le cadre de la guerre psychologique qu’il mène contre la résistance et contre le Liban, et relaie ses incitations continues contre la résistance, ses fils et ses alliés.
« Malheureusement, le gouvernement n’agit pas, ni le ministère de l’Information, ni le Conseil national des médias, et le prétexte est toujours la liberté des médias », a-t-il regretté.
Et de s’interroger : « La liberté même au pays des libertés publiques est-elle sans lois. Est-il logique que ceux qui sont faussement qualifiés d’activistes ou de professionnels des médias publient les noms de certains villages et disent qu’ils abritent des responsables de la résistance ou des maisons qui contiennent des armes et des munitions pour inciter l’ennemi à les bombarder ? La liberté des médias signifie-t-elle une incitation contre les hôpitaux, les équipes de secours de la protection civile et les ambulances ? Y a-t-il une incitation préventive et une création d’un prétexte permettant à l’ennemi de massacrer un autre hôpital baptiste ? Où sont le ministre de la Justice, le ministère public, les juges compétents et l’Office de lutte contre la cybercriminalité ? »
Dans son point de presse, il avait d’abord salué les professionnels des médias libanais dans le sud, en particulier ceux qui transmettent la réalité de la situation sur le terrain au peuple et au monde, et rapportent les crimes de l’ennemi contre les civils et les installations civiles partout au Liban. Il a également rendu hommage à un certain nombre de journalistes libres, arabes et étrangers, qui sont parmi nous au cœur de la guerre et de la tragédie, et qui partagent avec nous la douleur et l’espoir, ainsi que l’histoire de la résistance et de la fermeté.
La banlieue bombardée avec des missiles retardés pour donner l’illusion qu’il y a des armes
Concernant les attaques israéliennes en cours contre le Liban, Afif a souligné que les faibles prétextes israéliens utilisés pour justifier le bombardement ennemi de la banlieue sud arguant la présence des dépôts d’armes ne trompent plus personne.
« Il n’y a aucune institution internationale qui surveille ou demande des comptes. Il n’existe aucune opinion publique internationale qui ait un quelconque poids ou influence. »
Selon lui, « l’ennemi bombarde la banlieue avec des missiles retardés qui explosent après la fin des raids afin de créer l’illusion sur l’existence de dépôts d’armes et tromper l’opinion publique ».
Il a accusé l’entité sioniste d’empêcher les opérations de sauvetage des personnes coincées sous les décombres, comme dans la région de Mrayjeh, bombarde les ambulanciers et les ambulances et empêche les véhicules du ministère des Travaux publics de combler le trou sur la route d’al-Masnaa » qui relie le Liban à la Syrie.
La complicité malveillante des USA
Afif a souligné qu’il existe « une complicité américaine malveillante et des pressions menées par l’ambassadrice américaine à Awkar. C’est un crime contre l’humanité, mais à la lumière de l’hégémonie américaine sur le monde, qui poursuivra ceux-ci pour crimes contre l’humanité ? L’agression contre la chère Beyrouth hier, contre son peuple et contre notre peuple, dont nous faisons partie intégrante, s’inscrit dans la continuité de ses crimes condamnés dans tout le pays, qui ont conduit au martyre d’un grand nombre de civils sous de faux prétextes inventés de toutes pièces pour justifier son nouveau crime, car son objectif initial est de tuer et de détruire. »
Finul: L’ennemi n’en a cure des organisations internationales
Concernant les attaques de l’ennemi israélien contre les forces de la Finul opérant au sud du Liban, le responsable des Relations internationales a assuré que cette agression est « un acte condamnable ». Il s’est toutefois interrogé sur le comportement des Nations Unies et de la communauté internationale face à cette dangereuse agression, à l’exception de quelques déclarations timides de condamnation.
Soulignant que « ce comportement confirme que l’ennemi n’en a cure ses résolutions internationales ou des forces internationales », il a rappelé le fait que le représentant de l’entité sioniste aux Nations Unies a ouvertement déchiré la Charte des Nations Unies dans la salle de l’Assemblée générale, au su et au vu de ses membres sans aucune réaction de leur part.
Rappelant que des citoyens civils avaient été tués sous la coupe des Nations Unies et son drapeau bleu lors du massacre de Qana en 1996, il a souligné que « ce qui dissuade cet ennemi de commettre ses crimes, c’est la force et la résistance, et non la force de la communauté internationale ou résolutions internationales. »
La résistance n’en est qu’à ses débuts
Evoquant les opérations de résistance en cours sur le champ de bataille, le responsable des Relations internationales du Hezbollah a affirmé que « la résistance n’en est qu’à ses débuts. À l’ennemi, je dis, tu n’as encore vu que quelques-unes de nos frappes ».
Il a souligné que « sur le terrain, notamment sur le front sud, la résistance se porte bien et gère son champ de tir et le timing de ses barrages d’une manière qui convient à sa lecture du terrain et à ses conditions objectives. »
« Des milliers de combattants martyrs s’inspirant de Karbala sont au plus haut niveau de préparation pour la défense du Liban. Ils sont prêts à un combat acharné pour venger le sang de notre saint martyr », en allusion au martyr sayed Hassan Nasrallah.
La résistance n’est pas statique mais flexible
Il a ajouté : « L’ennemi est incapable jusqu’à présent d’avancer par voie terrestre, malgré le fait qu’il apporté des divisions et des brigades supplémentaires, y compris les forces d’élite, sauf dans des cas spécifiques. Ses chars sont toujours positionnés à l’arrière et n’osent pas avancer. Si vous entendez ou voyez des soldats ennemis dans tel ou tel village ou des images anciennes ou nouvelles de tel ou tel tunnel, ne vous inquiétez pas et ne vous démoralisez pas, car sachez que la résistance ne s’engagera pas dans une défense statique, mais elle opte pour une défense flexible et compatible avec les exigences du front et avec les circonstances de chaque point du front. Elle dresse des embuscades, plante des engins piégés, effectuera des détours et passera de la défense à l’attaque avec une grande flexibilité. Elle inflige à l’ennemi progressivement des pertes les plus lourdes, dont il reconnait certaines, ce qui l’a poussé à battre en retraite et à réévaluer la situation du front, ce qui contredisait ses calculs et ses appréciations. »
« Les résistants refusent de se retirer des positions que nous considérons comme militairement ratées et que cela ne sert à rien de les défendre », a-t-il ajouté.
Nous ne sommes pas comme en 1982.
Concernant la question de politique interne, il a déclaré : « On parle beaucoup sur les écrans de télévision, à la une et dans les coulisses de la politique de l’urgence des conséquences politiques au Liban. Netanyahu a été franc à ce sujet lors de sa conversation avec le président français, et les véritables intentions américaines envers le Liban ont commencé à se révéler au grand jour. Une partie est révélée par la presse américaine, et certains hommes politiques locaux les ont relayés en des termes répugnants qui ont refait surface et que je m’abstiendrai de mentionner maintenant.
La bataille contre l’ennemi n’en est qu’à ses débuts. On parle beaucoup d’investissement politique, alors ne vous précipitez pas et ne vous brûlez pas les doigts, sinon vous n’aurez jamais appris les leçons du passé. Rappelez-vous toujours que l’Israélien ne travaille jamais pour vous, mais travaille plutôt pour ses propres intérêts. »
Il a déclaré : « Nous ne sommes pas en 1982, lorsque les chars israéliens sont arrivés à Beyrouth et ont modifié les équations politiques et détruit le tissu social libanais. Nous sommes plutôt comme lors des premiers jours de la guerre de Juillet, lorsque certains se sont précipités de porter un jugement définitif sur la défaite du Hezbollah avant qu’il ne devienne clair pour eux qu’ils avaient tort. »
Il a souligné que « notre priorité absolue est désormais de vaincre l’ennemi et de le forcer à mettre fin à l’agression. Cependant, tout effort politique interne ou externe pour atteindre cet objectif est louable dans la mesure où il est compatible avec notre vision globale de la bataille, ses circonstances et résultats, et dans cette vision s’inscrit notre ferme adhésion à l’unité et à la solidarité nationales internes ».
Aux déplacés : vous êtes le dépôt de notre Sayed martyr
À nos gens déplacés, il a dit : « Vous êtes nos yeux avec lesquels nous voyons, et nos cœurs qui battent dans nos poitrines, et vous êtes le dépôt de notre maître et martyr suprême. Si nous avons certaines défaillances, nous nous en excusons. Nous sommes déterminés à faire de notre mieux, et si nous réussissons à vous servir, c’est notre devoir. »
Il a poursuivi : « Ô gens de la résistance, nous savons que c’est une épreuve qui passera, une difficulté qui sera suivie d’une facilité. ((Pensez-vous que ceux qui disent qu’ils sont croyants qu’ils ne seront pas mis à l’épreuve ?)) La résistance n’est rien d’autre que vous. Vous êtes la résistance, son peuple, et vous retournerez bientôt dans la banlieue et dans vos foyers du sud et de la Bekaa. Le Sayed martyr vous a promis que nous la rendrons plus belle qu’elle ne l’était. Il est toujours présent dans nos cœurs et nos esprits, et nous célébrerons la victoire ensemble, si Dieu le veut.
Ce n’est pas Karbala, c’est Khaybar
Il a conclu en disant : « Notre culture s’inspire de Karbala et notre spiritualité est la spiritualité du martyre. Mais sachez que cette bataille n’est pas Karbala et que Zainab n’est pas seule dans le désert sans soutien ni aide. Hussein ne sera pas tué deux fois. C’est plutôt la bataille de Khaybar, la bataille pour déraciner le Bab à Khaybar, et que Dieu est avec nous et notre grand peuple libanais dans sa majorité. La victoire écrasante est avec nous, et sur notre. Il y a la République islamique d’Iran, le grand Irak, le Yémen de la sagesse et de l’héroïsme, la Syrie de la fermeté, la Palestine du martyre, la nation arabe islamique et les honorables peuples libres du monde.
Mohamad Afif a conclu son intervention : « le Hezbollah n’est pas seulement une organisation, même si l’organisation retrouve sa cohésion et son efficacité depuis le sommet de la pyramide jusqu’au dernier axe et point responsable. Le Hezbollah n’est pas seulement une résistance, même si elle se rétablit et reprend l’initiative. Le Hezbollah est une oumma et la oumma ne meure pas parce que son destin est la victoire. »