Les violations « flagrantes » des lois de la guerre par ‘Iraël » créent un dangereux précédent, avertissent les travailleurs humanitaires de la région.
« Les règles de la guerre sont violées de manière si flagrante » que cela « crée un précédent que nous n’avons vu dans aucun autre conflit », a déclaré le vice-président du Croissant-Rouge palestinien, Marwan Jilani, à l’AFP.
En marge de sa participation la semaine dernière à Genève à une réunion des 191 sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, il a dénoncé l’existence de ce « mépris total » par les Israéliens pour le droit humanitaire international.
Alors qu’Israël mène une opération de représailles dévastatrice dans la bande de Gaza, les travailleurs humanitaires locaux s’efforcent d’apporter de l’aide tout en étant exposés aux mêmes risques que le reste de la population, a-t-il déclaré.
Le Croissant-Rouge palestinien compte plus de 900 employés et plusieurs milliers de bénévoles à Gaza, où plus de 43.000 Palestiniens ont été tués selon le ministère de la Santé du gouvernement de la bande de Gaza, depuis le début de la guerre.
« Ils font partie de la communauté. Ils ont été déplacés à de nombreuses reprises », a déclaré M. Jilani, ajoutant : « je pense que chacun des membres de notre personnel a perdu des membres de sa famille ».
Il dénonce en particulier le « ciblage délibéré du secteur de la santé » par l’armée d’occupation israélienne.
Selon M. Jilani, « de nombreux membres du personnel » du Croissant-Rouge palestinien, « y compris des médecins et des infirmières, ont été détenus, emmenés pendant des semaines et torturés » par l’armé israélienne.
Depuis le début de la guerre à Gaza, 34 employés et volontaires du Croissant-Rouge palestinien ont été tués dans le petit territoire palestinien, et deux autres en Cisjordanie, « la plupart d’entre eux pendant leur service », a-t-il déclaré.
Quatre autres membres du personnel sont toujours détenus, sans que leur sort soit connu.
Pour M. Jilani, le mépris du droit international fondamental érode la croyance en l’existence même de ces lois. Une « grande victime de cette guerre », a-t-il déclaré, « est la croyance au Proche-Orient qu’il n’y a pas de droit international ».