Le ministre de la Sécurité nationale israélien Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, a dénoncé le lundi 2 décembre comme un « coup d’Etat » destiné à lui nuire l’arrestation d’un haut responsable de l’administration pénitentiaire et de deux autres officiers de police.
« C’est un coup d’état […] une décision politique », a fustigé M. Ben Gvir dans une déclaration télévisée, après l’annonce par plusieurs médias israéliens de l’arrestation de ces trois hommes, présentés comme des proches du ministre et soupçonnés de corruption et d’abus de confiance.
La police d’occupation n’a fait aucun commentaire sur cette affaire.
Ces arrestations sont une « tentative de me faire tomber, moi, le gouvernement et le Premier ministre » Benjamin Netanyahu, a fulminé M. Ben Gvir.
« La décision d’enquêter sur des officiers de police et un haut responsable du service pénitentiaire qui mettent en œuvre ma politique de manière claire et totale […] est une décision politique, avec des motifs personnels », a-t-il ajouté.
La semaine précédente, le ministre avait apporté son soutien « total » à quatre personnes travaillant dans son cabinet qui, selon la presse israélienne, ont été entendues par la police dans le cadre d’une enquête sur des permis d’armes délivrés sans respect des critères imposés par la loi.
Dans sa diatribe, M. Ben Gvir a attaqué frontalement la procureure générale de l’Etat, Gali Baharav-Miara, également conseillère juridique du gouvernement.
Nommée en 2022 à ce poste, Mme Baharav-Miara s’est à plusieurs reprises attirée les foudres de certains ministres du gouvernement actuel.
« Afin que le gouvernement de droite puisse fonctionner, sans que la conseillère juridique ne l’en empêche, nous devons arrêter cette folle campagne et son coup d’État juridique », a déclaré M. Ben Gvir.
En mars 2023, Mme Baharav-Miara avait rappelé à l’ordre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, jugeant « illégale » une de ses interventions publiques sur le projet de réforme du système judiciaire qui divisait alors le pays, compte tenu de ses procès en cours pour corruption.
Cette année, elle a aussi rappelé à l’ordre le gouvernement sur la question politiquement ultrasensible de la conscription des juifs ultraorthodoxes étudiant dans les yechivot (écoles talmudiques), forçant l’exécutif à émettre des appels sous les drapeaux pour plusieurs milliers d’entre eux en l’absence de loi valide permettant de prolonger l’exemption dont ils bénéficient.
Ben Gvir a appelé M. Netanyahu à examiner avec le cabinet lors du prochain conseil des ministres (dimanche) les moyens de mettre un terme au mandat de Mme Baharav-Miara.