La Russie a démenti vendredi apporter de l’aide aux talibans qui combattent les forces gouvernementales et l’Otan en Afghanistan, comme l’a laissé entendre la veille un général américain, et dénoncé les « mensonges » et « élucubrations » de Washington.
« Il s’agit de déclarations absolument mensongères », a déclaré à l’agence Ria Novosti Zamir Kaboulov, représentant spécial du Kremlin pour l’Afghanistan, qui dirige également un département chargé de ce pays au ministère des Affaires étrangères.
« Ce sont des élucubrations destinées à justifier l’effondrement des militaires et politiques américains dans la campagne afghane. Il ne peut y avoir d’autre explication », a-t-il ajouté.
Dans un témoignage devant le Congrès américain, le général Curtis Scaparrotti, chef des forces de l’Alliance atlantique en Europe, a déclaré que Moscou approvisionnait « peut-être » les talibans. Il n’a pas précisé de quel type d’approvisionnement, équipement, armes ou autre, les talibans bénéficieraient « peut-être ».
Le chef des forces américaines en Afghanistan, le général John Nicholson avait déjà reproché en février à la Russie de donner « influence et légitimité » aux talibans, contrariant les plans de l’Otan pour le pays.
Moscou a estimé à plusieurs reprises que les talibans devaient être inclus dans un « dialogue constructif » pour trouver une issue au conflit afghan, où les combats s’intensifient et le groupe Etat Islamique (EI) s’enracine.
M. Kaboulov avait ainsi déclaré en décembre 2015 que les objectifs des talibans « coïncident » avec ceux de Moscou dans la lutte contre l’EI, bien qu’ils soient considérés par la Russie comme un groupe terroriste et interdits dans le pays.
La Russie cherche à endiguer la progression des jihadistes en Afghanistan, craignant la déstabilisation des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale voisines, que Moscou considère comme faisant partie de sa sphère d’influence.
Les talibans ont enregistré une nouvelle avancée jeudi en Afghanistan en capturant un district-clé de la province du Helmand (sud) déjà largement sous leur contrôle, avant même le lancement officiel de leur offensive de printemps.