Le Guide suprême de la Révolution islamique en Iran, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, a réitéré que l’appel du président américain Donald Trump à des négociations avec l’Iran n’est rien d’autre qu’une tentative de « tromper l’opinion publique mondiale » et de présenter la République islamique comme la partie qui refuse toute nouvelle chance de solution diplomatique.
« Nous avons négocié pendant des années. Cette même personne a jeté la table et déchiré les négociations conclues, finalisées et signées », a déclaré l’Ayatollah Khamenei lors d’un discours prononcé, le mercredi 12 mars, devant un rassemblement d’étudiants à Téhéran.
« Sachant qu’il ne respecte pas [les accords], à quoi bon négocier ? », s’est interrogé le Guide suprême.
« Par conséquent, les appels à la négociation visent à tromper l’opinion publique mondiale. »
Le numéro un iranien a affirmé que « l’administration Trump n’avait pas l’intention de lever les sanctions et que les négociations ne feront qu’aggraver la pression, car Washington formulera de nouvelles exigences ».
« Si l’objectif des négociations est de lever les sanctions, négocier avec l’administration américaine ne les supprimera pas. Cela les durcira encore davantage et accentuera la pression », a renchéri le Guide suprême.
« Les États-Unis perdront davantage en cas de guerre »
Réagissant aux allégations occidentales selon lesquelles Téhéran cherche à se doter de l’arme nucléaire, le Guide suprême a réitéré que l’Iran ne souhaite pas se doter de l’arme nucléaire, ajoutant qu’il aurait pu le faire maintenant s’il l’avait choisi.
« On dit : “Nous ne laisserons pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire”. Si nous avions voulu nous doter de l’arme nucléaire, les USA n’auraient pas pu nous en empêcher. Si nous ne possédons pas l’arme nucléaire et ne cherchons pas à nous en doter, c’est parce que nous-mêmes n’en voulons pas, pour des raisons précises », a-t-il expliqué.
Évoquant les menaces américaines d’intervention militaire contre l’Iran, l’Ayatollah Khamenei a averti que « l’Iran était prêt à réagir avec fermeté. Les États-Unis perdront davantage en cas de confrontation ».
« À mon avis, cette menace est irrationnelle, car la guerre ou l’agression militaire ne sont pas une affaire unilatérale. L’Iran a la capacité de riposter et il ripostera certainement si nécessaire », a-t-il affirmé.
« Je pense même que si les Américains ou leurs agents commettent une erreur, ils subiront plus de dommages que quiconque. »
« Des sanctions en perte d’efficacité »
Concernant les sanctions, le Guide suprême a déclaré que ces mesures perdent progressivement de leur efficacité, l’Iran trouvant des moyens de les neutraliser.
« Au fil du temps, lorsque les sanctions persistent à l’échelle mondiale, elles perdent progressivement de leur impact. Les responsables américains eux-mêmes l’admettent. Ils reconnaissent qu’un pays sanctionné peut progressivement trouver des moyens de les neutraliser et de les rendre inefficaces. Nous avons découvert de nombreuses méthodes de ce type et avons neutralisé des sanctions dans de nombreux domaines », a déclaré Sayed Khamenei.
Il a cependant indiqué que « la plupart des difficultés économiques de l’Iran découlent de négligences et de mauvaises gestions internes plutôt que de sanctions externes ».
« La Résistance gagne en puissance »
L’Ayatollah Khamenei a également évoqué le martyre d’éminents dirigeants de la Résistance au Liban, en Palestine et en Iran au cours de l’année écoulée, notamment celui du chef du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah.
Tout en reconnaissant les pertes subies par le Front de Résistance, le Guide suprême a souligné que ces revers ne sont pas synonymes de faiblesse ou de déclin.
« Oui, ces frères étaient des personnes incroyablement précieuses dont l’absence est indéniablement une perte pour nous, cela ne fait aucun doute. Mais aujourd’hui, malgré leur absence, nous sommes plus forts dans certains domaines que l’année dernière, à ce jour même. Dans d’autres, nous sommes au moins aussi forts qu’avant, voire plus forts.»
Il a ajouté que « la perte de personnalités importantes ne signifie pas un recul ou une faiblesse si deux facteurs clés demeurent intacts : avoir des idéaux et s’efforcer de les atteindre ».
« Si ces deux facteurs existent au sein d’une nation, alors même si l’absence de ces individus peut être une perte, elle ne perturbera pas le mouvement global de prendre de l’ampleur », a conclu l’Ayatollah Khamenei.