Face aux accusations d’antisémitisme que l’administration Trump utilise pour sanctionner les universités américaines qui permettent les protestations au génocide israélien à Gaza, le coordinateur national de la coalition ANSWER contre les guerres et le racisme est catégorique : « c’est un pure mensonge »
« Ces accusations sont infondées, c’est seulement un prétexte utilisé par l’administration Trump. De nombreux étudiants qui ont manifesté contre le génocide à Gaza étaient des jeunes juifs américains, c’est d’ailleurs cette catégorie des gens qui manifestent les plus contre le génocide. Les jeunes juifs participent en grand nombre », a assuré Brian Baker, lors d’une interview avec la chaine d’information libanaise al-Mayadeen. Et de poursuivre : « Ils déforment les faits c’est honteux et répugnant ».
En janvier dernier, des étudiants du groupe estudiantin Harvard Jews for Palestine avaient organisé une activité silencieuse brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Juifs contre le sionisme » et « L’Holocauste ne justifie pas la Nakba ».
Selon le site The Harvard Crimson, les manifestants ont récité le Kaddish du deuil – une prière juive pour les morts – « en souvenir aux Juifs tués pendant l’Holocauste et des Palestiniens tués dans le génocide en cours à Gaza », selon un communiqué de presse de J4P.
« Retour au 19ème siècle »
A la question de savoir quels sont les objectifs réels de la campagne de Trump contre les universités américaines, Baker y voit une tentative « de restructurer le pouvoir aux USA pour affaiblir ses institutions démocratiques » et « les ramener au 19eme siècle ».
« C’est une violation flagrante des concepts démocratiques aux USA en voulant mettre fin à la liberté académique… Ils veulent que tous les programmes d’enseignements soient sous la supervision du gouvernement fédéral et de l’administration Trump qui prône une idéologie d’extrême-droite. Il en découlerait la fin de la démocratie américaine qui est déjà déficiente mais ils voudraient rendre les choses encore plus difficiles »
Selon Baker, « ce n’est pas seulement une attaque contre les universités mais contre les droits démocratiques aux USA ». Il accuse Trump de vouloir outrepasser des décisions du Tribunal suprême américain pour confier au Congrès de trancher sur les décisions à caractère constitutionnelle.
« Elle enseigne la haine et l’imbécilité »
L’administration Trump a accentué ses mesures à l’égard de la prestigieuse université de Harvard qui refuse de se plier à ses exigences.
Deux jours après avoir coupé 2,2 milliards de dollars de subventions fédérales pluriannuelles à l’établissement, elle a brandi de nouvelles sanctions : le priver du droit d’accueillir des étudiants étrangers.
Harvard « enseigne la haine et l’imbécilité », et « ne devrait plus recevoir de fonds fédéraux », a écrit mercredi le président américain sur Truth Social.
Deux médias, CNN et le Washington Post, ont indiqué que Donald Trump avait en outre formellement demandé aux services fiscaux de supprimer l’exemption d’impôts accordée à Harvard.
Dans ce face-à-face, illustration du bras de fer entre le président conservateur et de grandes universités des Etats-Unis, Donald Trump a rétorqué qu’Harvard, vieille de quatre siècles, ne pouvait « plus être considérée comme un lieu d’apprentissage décent et ne devrait figurer sur aucune liste des grandes universités dans le monde », rapporte l’AFP.
L’institution recrute essentiellement « des gauchistes radicaux, des idiots et des cervelles de moineau », selon lui.
L’institution située dans l’agglomération de Boston, qui compte environ 30.000 étudiants et qui a formé 162 lauréats de prix Nobel, est en tête depuis des années du classement mondial de Shanghai des établissements d’enseignement supérieur.
Mais elle est dans le viseur de conservateurs à l’offensive contre les universités américaines qu’ils considèrent trop à gauche. Des attaques qui ont redoublé au printemps 2024 lors des mobilisations étudiantes pro palestiniennes contre le génocide mené par Israël à Gaza.
Source: Divers