Selon l’AFP, se basant sur la version des faits de l’OSDH, le groupe wahhabite terroriste Daesh (Etat Islamique-EI) a lancé ce mardi (28-3) des contre-attaques dans le nord de la Syrie pour bloquer l’offensive de l’alliance de la milice à majorité kurde, épaulée par les pays occidentaux, notamment les Etats-Unis.
Daesh a confirmé avoir lancé des opérations de guérilla dans l’est de la province de Raqqa. Les jihadistes « ont mené un assaut avec des armes légères contre les apostats et sont revenus saufs à leur base », selon sa radio Al-Bayan.
900 takfiristes autour de Tabqa
L’EI cherche à freiner l’avancée des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui encerclent progressivement Raqqa (nord) et se trouvent au plus proche à seulement 8 km de cette ville, qui est sa capitale de facto en Syrie depuis 2014.
« Les batailles font rage sur tous les fronts autour de Raqqa, accompagnées de raids incessants de la coalition » internationale menée par Washington, a indiqué à le directeur de l’OSDH.
L’objectif de Daesh serait «de mener une guerre d’usure pour éreinter leurs adversaires notamment autour de l’aéroport de Tabqa », à 55 km à l’ouest de Raqqa, a-t-il dit.
Selon lui, quelque 900 miliciens takfiristes venant de Raqqa ont été déployés sur tous les fronts autour de cette ville.
Dimanche, les miliciens des FDS s’étaient emparés de l’aéroport militaire de Tabqa mais ne sont pas parvenus jusqu’à la ville éponyme, à 3 km plus au nord, qui reste toujours aux mains de l’EI.
« Le front de Tabqa reste le plus important et les affrontements se déroulent autour de la ville et autour de l’aéroport », a précisé l’OSDH.
Munitions et roquettes
Selon les FDS, l’EI a commencé sa contre-attaque par l’explosion d’une voiture piégée parmi les combattants kurdes et arabes stationnés près de l’aéroport.
Des combats violents s’en sont suivis mais les FDS ont pu contenir l’attaque et même à saisir un stock de munitions et des roquettes, selon des photos qu’elles ont publiées.
En revanche, un journaliste de l’AFP qui se trouvait mardi avec les FDS à l’accès nord de l’immense complexe du barrage de Tabqa, sur l’Euphrate, a indiqué que la situation y était calme en dehors de tirs sporadiques d’obus.
Des soldats américains et britanniques
Les FDS y renforçaient leurs positions grâce à l’appui de la coalition internationale, qui intervient dans les airs mais aussi au sol.
Le journaliste de l’AFP a ainsi vu des véhicules blindés portant des plaques d’immatriculation des Marines américains et d’autres soldats qui étaient, selon les FDS, des Britanniques.
Les combats autour du barrage -actuellement hors service- s’étaient interrompus quelques heures lundi pour permettre à des techniciens d’entrer dans le complexe et avaient repris en soirée, a indiqué une porte-parole des FDS, Jihan Sheikh Ahmad.
« L’EI a massé des troupes et attaqué nos forces dans le secteur, ce qui a nous a contraint à riposter et à reprendre les opérations pour libérer le barrage », a-t-elle dit.
Mais le site d’activistes syriens originaires de la province de Raqqa, « Raqqa is Being Slaughtered Silently » (RBSS) a indiqué que les avions de la Coalition ont initialement bombardé le barrage lors de l’arrivée de l’équipe d’ingénieurs , tuant l’ingénieur Ahmad Hussein et quelques uns des techniciens qui l’accompagnaient.
Le site accuse les Américains de vouloir délibérément le barrage en question dans le cadre d’une politique destinée à détruire toutes les infrastructures de cette province.
Barrage de l’Euphrate, menacé et menaçant
En février, l’ONU avait tiré la sonnette d’alarme sur la montée du niveau de l’eau, craignant « des inondations à grande échelle sur Raqqa et dans (la province de) Deir Ezzor » si le barrage était endommagé par des raids aériens.
Mardi, le journaliste de l’AFP a vu trois techniciens accompagnés par le Croissant-Rouge syrien examiner le barrage et évaluer le niveau de l’eau.
« Les explosions et les combats menacent le barrage et nous demandons à toutes les parties de se tenir à distance », a indiqué à l’AFP Ismaïl Jassem, un ingénieur du barrage de Techrine, qui se trouve sur l’Euphrate dans la province d’Alep.
« Le niveau de l’eau actuel est acceptable. Nous sommes venus ouvrir une vanne afin de réduire la pression », a-t-il ajouté.
Le barrage de Tabqa a une capacité de 14,1 km3, de quoi engloutir la vallée de l’Euphrate jusqu’à Deir Ezzor s’il cédait, selon le géographe français Fabrice Balanche.
Source: Divers