L’armée d’occupation israélienne a émis jeudi un avis d’évacuation pour les habitants de 14 secteurs du nord de la bande de Gaza, en dépit des critiques internationales croissantes sur l’intensification de son offensive dans le territoire palestinien affamé et dévasté.
La Défense civile locale a fait état de 52 personnes tuées dans des bombardements israéliens à travers le territoire palestinien depuis les premières heures du jour.
Raids sur le quartier Chouja’iya à Gaza-ville
Selon le ministère de la Santé, 107 martyrs ont été transportés vers les hôpitaux durant les dernières 24 heures, et 247 blessés.
Un nouveau bilan établi estime que depuis le 7 octobre 2023, 53.762 Palestiniens sont tombés en martyrs et 122.197 ont été blessés.
Le ministère précise que 16.503 enfants ont été tués dans cette guerre, dont 916 bébés de moins d’un an, 4.365 enfants entre un et cinq ans, 6.101 enfants entre 6 et 12 ans et 5.124 enfants entre 13 et 17 ans.
Alors que les Gazaouis survivent dans des conditions jugées alarmantes par la communauté humanitaire, les autorités israéliennes ont annoncé cette semaine une reprise limitée de l’aide après un blocus total de plus de deux mois.
Dans le même temps, l’armée a intensifié ses bombardements et opérations terrestres.
« L’armée israélienne opère avec force dans les zones où vous vous trouvez (…) car les organisations terroristes poursuivent leurs activités et opérations », a-t-elle argué jeudi en arabe, sur les réseaux sociaux, dans un appel à l’évacuation de 14 secteurs du nord de la bande de Gaza, notamment le camp de Jabalia.
Après un raid sur une maison à Deir al-Balah au centre.
L’armée d’occupation, qui s’est emparée de larges pans du territoire après avoir rompu le 18 mars une trêve de deux mois, avait émis un avertissement similaire pour le nord de Gaza mercredi soir, en réponse, selon elle, à des tirs de roquettes.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé début mai un plan pour occuper Gaza, au prix du déplacement interne de « la plupart » de ses 2,4 millions d’habitants.
« Tout le monde attend » l’aide
Affirmant vouloir contraindre le Hamas à relâcher les captifs du 7-Octobre, ‘Israël’ avait bloqué le 2 mars l’entrée de toute aide à Gaza, accusant le mouvement palestinien de la détourner, ce que ce dernier dément.
Soumis à une forte pression américaine et européenne, il a accepté une reprise très limitée des entrées d’aide lundi.
Mercredi, l’ONU a annoncé qu' »environ 90 chargements de camions » ont été expédiés dans le territoire. Le gouvernement du Hamas à Gaza a confirmé que l’équivalent de 87 camions d’aide étaient entrés.
Mais sur le terrain, les Palestiniens attendent désespérément des livraisons, compliquées selon les organisations humanitaires par les conditions imposées par ‘Israël’.
A chaque fois qu’il entend parler d’une arrivée de colis, Hossam Abou Aïda se précipite vers les entrepôts de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à Gaza-ville, où il est déplacé. Mais seulement pour découvrir, après une longue attente, que « c’était un mensonge », dit-il.
« La situation est insupportable », indique mercredi Oum Talal al-Masri, 53 ans: « Personne ne nous a rien distribué, tout le monde attend. »
Face à une situation humanitaire catastrophique et l’intensification des opérations militaires israéliennes à Gaza, de nombreux pays européens ont accentué la pression sur Israël pour faire taire les armes.
L’Union européenne a annoncé mardi qu’elle allait réexaminer son accord d’association avec Israël, en vigueur depuis 2000, et Londres a dit suspendre les négociations avec Israël sur un accord de libre-échange.
Israël a rejeté ces critiques, et dénoncé une « incitation à la haine » le visant dans de nombreux pays après qu’un homme a tué deux employés de son ambassade aux Etats-Unis, près du Musée juif de Washington mercredi soir, scandant des slogans pro-palestiniens lors de son arrestation.
Source: Avec AFP