Un responsable israélien a déclaré que son pays « ne coopérera pas » à une visite en Cisjordanie de ministres arabes des Affaires étrangères, après qu’une source diplomatique saoudienne a indiqué que le chef de la diplomatie du royaume se rendrait dimanche à Ramallah.
L’entité sioniste contrôle les frontières et l’espace aérien de ce territoire palestinien occupé, ce qui signifie que son approbation est nécessaire pour que les diplomates étrangers puissent y entrer.
« L’Autorité palestinienne qui, à ce jour, refuse de condamner le massacre du 7 octobre, comptait accueillir à Ramallah une réunion provocatrice de ministres des Affaires étrangères de pays arabes pour discuter de la promotion de l’établissement d’un Etat palestinien », a déclaré le responsable israélien vendredi soir, selon l’AFP.
« Un tel Etat deviendrait sans aucun doute un Etat terroriste au cœur de la Terre d’Israël. Israël ne coopérera pas avec de telles initiatives visant à lui nuire et à porter atteinte à sa sécurité », a-t-il ajouté.
Une source de l’ambassade palestinienne à Ryad avait indiqué vendredi soir que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, se rendrait dimanche à Ramallah.
La chaîne de télévision américaine CNN a rapporté que des ministres des Emirats arabes unis, d’Egypte, de Jordanie, du Qatar et de Turquie participeraient également à cette visite.
La délégation arabe a dénoncé l’interdiction israélienne.
Dans une déclaration commune, elle a condamné « la décision d’Israël d’interdire la visite du comité à Ramallah et la rencontre avec le président de l’Etat de Palestine, Mahmoud Abbas », a indiqué le ministère des Affaires étrangères jordanien.
Ce comité est dirigé par Fayçal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères, et comprend notamment ses homologues de Jordanie, de Bahreïn, d’Egypte ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit.
Ce groupe a décidé de reporter la visite à Ramallah car Israël « a refusé son rentrée en Cisjordanie occupée par voie aérienne, un espace contrôlé par Israël ».
La délégation a affirmé que cette décision constituait une « violation flagrante des obligations d’Israël en tant que puissance occupante » et reflétait le « mépris du droit international » par Israël.
Elle a dénoncé la « poursuite (par Israël) de sa politique illégale visant à assiéger le peuple palestinien et sa direction légitime, à pérenniser l’occupation et à compromettre les chances d’instaurer une paix juste et globale ».
Avant la guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l’Arabie saoudite avait entamé des discussions avec Washington incluant une normalisation avec Israël, en échange d’un accord de sécurité et un soutien à son programme nucléaire civil.
Mais elle a conditionné depuis une telle démarche à l’établissement d’un Etat palestinien, éloignant la perspective d’un accord dans le contexte actuel.
Riyad prépare avec la France une conférence internationale pour reconnaitre l’Etat de Palestine le mois de juin prochain à New York.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé vendredi qu’il n’était pas question de laisser advenir un Etat palestinien en Cisjordanie.
Israël a annoncé cette semaine la construction de « l’Etat juif israélien » en Cisjordanie et la création de 22 nouvelles colonies israéliennes dans ce territoire qu’il occupe depuis 1967, les colonies étant considérées comme illégales au regard du droit international.
Source: Avec AFP