Il est désormais certain que les États-Unis ne ménagent aucun effort pour exploiter les conséquences des guerres de génocide et d’extermination menées par Israël dans la région depuis le 7 octobre 2023. Ils œuvrent à renforcer l’influence américaine dans la région, ayant comme priorité les intérêts de l’entité sioniste. Raison pour laquelle, ils s’attellent à isoler les forces opposées à leur projet.
L’Irak, engagé pendant un temps dans la guerre de soutien régionale à la bande de Gaza avant de s’y retirer sous la pression du gouvernement irakien incité par les USA, n’échappe pas à ces efforts.
En fait, l’Irak pourrait même figurer en tête de leur liste, vu que Washington saisit l’occasion de remodeler le paysage militaire, sécuritaire, politique et même économique du pays à sa guise, notamment à la veille d’élections cruciales. Son objectif est d’isoler et assiéger les groupes de Résistance, à l’instar du Liban.
Malgré les concessions successives faites par les autorités irakiennes depuis des mois, à commencer par les pressions exercées pour entraver l’adoption du Hachd al-Chaabi (factions de résistance irakienne) – qui, selon l’émissaire US David Schenker, « consolide le statut du groupe en l’élevant au rang d’organe permanent de l’État » – et l’intensification de la pression exercée sur les factions pour qu’elles acceptent un processus de « fusion » qui neutraliserait leurs forces.
Les autorités irakiennes ont également répondu aux exigences américaines concernant le renforcement du blocus financier imposé à l’Iran et à ses alliés et tenté de s’adapter aux efforts de Washington pour rompre les liens entre Téhéran et Bagdad.
Washington a même exigé la libération sans conditions de l’espionne israélienne Elizabeth Tsurkov.
Les États-Unis ne semblent se satisfaire que de la dissolution totale des groupes de résistance (Hachd al-Chaabi) et de leur privation de toute valeur ou de tout rôle dans le système de défense du pays.
Rien n’en est plus révélateur que l’escalade continue des mesures et des menaces US contre les Irakiens, à savoir :
-la qualification de certaines factions comme « terroristes » et leur inscription sur des listes de sanctions,
-la menace de l’imposition de sanctions contre l’État irakien lui-même,
-la violation des capacités sécuritaires et militaires de l’Irak,
-le ciblage de sites et d’installations par ‘Israël’,
-la désignation officielle du pays comme « État soutenant le terrorisme ».
Si Bagdad reste, jusqu’à présent, capable de manœuvrer face à ces pressions et d’y échapper au moindre coût, la nature du nouveau chapitre de la guerre israélo-américaine dans la région, continue de restreindre les options des Irakiens, qui se trouveront, dans ce cas, contraints de prendre une décision définitive.
Ce ne sera évidemment pas une solution facile, compte tenu de l’impossibilité de sevrer le pays des « actifs new-yorkais » qui l’étranglent depuis un certain temps.
Mais cela pourrait devenir la seule option si Washington et Tel Aviv insistent pour résoudre le conflit sur tous les fronts, plutôt que de le geler pour le moment.