Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, s’est rendu dans la colonie d’Ariel, en Cisjordanie occupée, dans le cadre d’une visite privée dans les territoires palestiniens occupés, organisée par un groupe pro-israélien de la droite américaine. Cette visite a été qualifiée « d’inédite à ce niveau officiel », selon des responsables israéliens.
Selon les médias israéliens, la visite de M. Johnson, qui a eu lieu lundi, est la première du genre d’un président de la Chambre des représentants des États-Unis dans une colonie. Il s’agit d’un précédent dans l’histoire des relations entre Washington et le projet de colonisation israélien, bien que les visites de membres du Congrès en Cisjordanie occupée ne soient pas nouvelles.
Le journaliste israélien Barak Ravid, correspondant de la chaîne israélienne Channel 12, a qualifié cette visite de « totalement inhabituelle », notant que « M. Johnson est désormais le plus haut responsable américain à avoir jamais visité les colonies ».
Le journaliste a indiqué que « Johnson était accompagné lors de cette tournée, qui a débuté dimanche, par plusieurs représentants républicains, dont Michael McCaul, Nathaniel Moran, Michael Cloud et Claudia Tenney, présidente du groupe parlementaire du Congrès, connu pour son soutien public aux colonies et à l’annexion de la Cisjordanie ».
Il a expliqué que « cette visite ne faisait pas partie d’une délégation officielle du Congrès, mais qu’elle a été organisée, selon trois responsables israéliens au courant des détails, notamment par Heather Johnston, fondatrice de l’American-Israel Education Association, un groupe d’extrême droite pro-colonisation qui milite pour l’expansion du projet de colonisation ».
Selon trois responsables israéliens interrogés par le journaliste, « l’ambassade d’Israël à Washington a été surprise par cette visite et n’a pas été impliquée dans son organisation. Ni le ministère israélien des Affaires étrangères ni l’ambassade des États-Unis à Jérusalem n’ont participé aux préparatifs ».
Les responsables ont noté que :l’ambassadeur Mike Huckabee et son équipe n’ont pas participé aux réunions de Johnson avec le ministre israélien de la Guerre, Yisrael Katz, et le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar ».
Les mêmes responsables ont indiqué que « la visite de Johnson pourrait inclure ultérieurement une visite dans la bande de Gaza pour visiter des centres d’aide affiliés à la Fondation humanitaire pour Gaza, une organisation soutenue par les États-Unis et Israël ».
Le correspondant a également rapporté que « Johnson et la délégation qui l’accompagne devraient rencontrer ultérieurement Benjamin Netanyahou et Isaac Herzog ».
Ministère palestinien des Affaires étrangères : La visite de Johnson à la colonie d’Ariel constitue une violation flagrante
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a, pour sa part, condamné la visite de Johnson à la colonie d’Ariel, au cœur de la Cisjordanie occupée, la qualifiant de « violation flagrante du droit international et des résolutions internationales ».
Dans un communiqué officiel, le ministère a considéré « cette visite, ainsi que les déclarations de Johnson en faveur de l’annexion de la Cisjordanie, comme une incitation directe à l’expansion des colonies, à la confiscation des terres palestiniennes et à la multiplication des attaques des colons ».
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a affirmé que « cette mesure contredit clairement la position américaine sur les colonies et les attaques de colons », soulignant que « de telles visites compromettent les efforts visant à mettre fin à la guerre et à rétablir le calme dans les territoires palestiniens occupés ».
Le ministère a conclu que « toute activité de colonisation, au regard du droit international, est illégale et nulle, et compromet toute chance de parvenir à la solution à deux États ou à la paix ».
Source: Médias