Une commission nommée par le commandement de l’armée libanaise poursuit son enquête sur les causes de l’explosion survenue, le samedi 9 août, dans un dépôt d’armes de la vallée de Zebqine (sud), qui a couté la vie à six soldats et blessé deux autres.
Les enquêteurs ont avancé plusieurs hypothèses, la première étant une erreur technique lors du transfert de munitions du dépôt vers des véhicules de l’armée, et la dernière la présence d’engins piégés.
Selon des sources concordantes citées par le quotidien libanais AlAkhbar, l’explosion s’est produite au quatrième jour d’une mission du régiment du génie de la 5ème brigade de l’armée visant à démonter un canon dans une installation de la Résistance et à retirer des dizaines d’obus en bon état.
La mission s’appuyait sur les coordonnées du site communiquées à l’armée par le contingent français de la FINUL, que ce dernier avait inspecté moins de deux semaines auparavant.
Des photos récemment diffusées montraient des soldats français stationnés sur des positions militaires dans des forêts et des vallées, entourés de munitions.
Selon certaines sources, le personnel français de la FINUL, en coordination avec le commandement de la FINUL et le comité de supervision du cessez-le-feu, a demandé à l’armée libanaise d’inspecter le site dans le cadre du mécanisme conjoint de retrait des armes de la résistance au sud du Litani.
Pendant plusieurs jours, les Français ont exploré la vallée dense entre les localités de Zebqin et de Majdal Zoun, inspectant le contenu du site et en récupérant une partie.
Ils ont ensuite demandé à l’armée de mener à bien la mission.
Comme d’habitude, une patrouille de l’unité française a accompagné la mission de l’armée à distance les premiers jours, mais le dernier jour, elle n’a pas été présente, même à distance.
L’enquête sur les causes de l’explosion est en attente du point de vue français.
En effet, le commandement de l’unité française soumet actuellement un rapport au commandement de l’armée décrivant son rôle sur le site, de sa découverte jusqu’à l’explosion.
Il convient de noter que le rôle de la France consiste à reconsidérer l’hypothèse d’un piégeage évoquée par les opposants à la Résistance, qui prétendent que les résistants ont tendu une embuscade à des militaires ou à l’ennemi israélien et piégé une caisse de munitions.
Rappelons que le personnel français de la FINUL dispose des technologies de surveillance récentes et applique des mesures de sécurité strictes avant toute mission.
Alors pourquoi la caisse chargée d’explosifs n’a-t-elle pas explosé avec les Français, qui étaient présents sur le site quelques jours avant l’armée, sachant que toutes les missions de l’armée, et derrière elle, la FINUL et le Comité de supervision, ne sont pas coordonnées avec le Hezbollah ni avec aucun autre parti local ?
L’explosion de Zebqin, bien que n’étant pas la première du genre, a mis en évidence l’influence française au sud du Litani, qui semble s’étendre au-delà du commandement de la FINUL.
Alors que le « mécanisme » est le terrain de jeu des États-Unis, la France tente de compenser sa marginalisation à travers la FINUL.
L’influence qu’elle tente d’exercer sur l’armée était évidente à Yaroun (sud), où l’armée libanaise a confisqué un véhicule israélien qui avait pénétré en territoire libanais libéré à la périphérie de cette localité.
Cependant, les forces françaises de la FINUL ont tenté de faire pression sur l’armée pour qu’elle le déplace vers leur position à la périphérie de Yaroun avant de le restituer aux forces d’occupation israéliennes !
Ces faits soulèvent de nombreuses questions que les enquêtes devraient éclaircir dans les prochains jours, à moins que l’objectif ne soit de dissimuler un complot contre l’armée, de faire porter la responsabilité au Hezbollah et de prétendre qu’il a réagi à la décision du gouvernement de monopoliser les armes.
Il convient de noter que la Résistance avait remis l’entrepôt quelques jours avant la réunion du conseil des ministres, dissipant ainsi toutes les allégations du camp adverse.