Alors que le pays croulait sous le poids de l’occupation, des personnalités ont émergé pour mener le projet de libération, non pas depuis leurs bureaux, mais au cœur du champ de bataille. Parmi elles, feu Cheikh Nabil Qaouk : le Cheikh de la Première Victoire, dont le nom est resté gravé dans la mémoire de tous ceux qui ont assisté à la libération du Sud-Liban en mai 2000.
Un dirigeant politique et de terrain infatigable
Cheikh Nabil Qaouk, était bien plus qu’un simple dirigeant organisationnel du Hezbollah dans le Sud. C’était un dirigeant éminent qui supervisait l’ensemble des activités et des tâches de la résistance et qui accordait une attention particulière aux moindres détails des opérations militaires contre l’occupant israélien.
Hajj Mohtadi, assistant de Cheikh Qaouk lorsqu’il était responsable de la région sud pendant la période de libération, explique : « Il était infatigable. Il se déplaçait d’un endroit à l’autre parmi les moudjahidines, leur rendant visite, les soutenant et s’informant de leur situation. Il ne prêtait aucune attention aux menaces de l’ennemi, jouant un rôle de premier plan dans l’activation de la résistance et le développement de ses performances. »
Il ajoute : « Son rôle militaire ne l’a pas détourné de son rôle politique. Il a renforcé les relations du Hezbollah avec tous les partis, forces politiques et factions de la région sud, à tel point que le Cheikh est devenu l’autorité politique de nombre de ces forces opérant dans la région sud, en particulier les factions palestiniennes de diverses affiliations.
Il possédait la perspicacité et la sagesse dans ce domaine qui le distinguaient en tant que leader politique, et pas seulement en tant que dirigeant organisationnel. »
Préparation de l’heure de la libération des villages du sud
Avec l’escalade des opérations de la Résistance à la fin des années 1990, les signes du retrait de l’ennemi se profilaient à l’horizon.
À cette époque, Cheikh Qaouk participait, avec les dirigeants de la Résistance, à l’élaboration des plans d’entrée dans les villages occupés.
La libération était désormais « une question d’heure, voire moins », explique Hajj Mohtadi.
Et de renchérir: « Parmi les idées qui traversèrent l’esprit des commandants sur le terrain, dirigés par Hajj Hassan Qadouh (Hajj Abu Rida), alors commandant sur le terrain, figurait l’idée de libérer le territoire par une marche massive et l’assaut contre les positions de l’occupation. Cheikh Qaouk joua un rôle majeur dans le soutien de cette approche et a suivi son développement dans les derniers jours précédant la libération ».
Et de poursuivre: « Le matin du 21 mai 2000, Cheikh Qaouk a approuvé la marche massive de la localité de Ghandouriya vers le village occupé de Qantara, accompagnée de moujahidines et d’habitants, quelques jours seulement après le retrait de l’ennemi. Ce village est ainsi devenu le premier à être libéré. Cheikh Nabil a ainsi été le premier à mener une opération de libération du territoire arabe de l’occupation sioniste, sous les coups inconditionnels de la Résistance. »
La Palestine est la première et dernière boussole
Cheikh Nabil Qaouk est tombé en martyre, le 29 septembre 2024, sur la voie d’AlQods lors d’une frappe israélienne contre un bâtiment résidentiel dans la banlieue sud de Beyrouth.
Le chemin qu’il avait emprunté pour libérer le Sud, il l’a repris par son martyre. Ce même chemin a été tracé par les sacrifices de dirigeants convaincus que la Palestine est la première et dernière boussole. Le sang versé sur la voie du Sud-Liban et d’AlQods confirme que la Palestine est plus que jamais proche de sa libération.
Chacun le connaissait comme un orateur courageux et un commandant de terrain inébranlable, qui ne parlait que le langage de la fierté et de la dignité. Aujourd’hui, en tant que martyr, Cheikh Nabil Qaouk reste présent dans tous les domaines, témoin de la sincérité de son allégeance à cette approche et inspirateur pour les générations futures à suivre les traces des dirigeants martyrs.