Le parlement espagnol a adopté, le mercredi 8 octobre, un décret gouvernemental instaurant un embargo total sur les armes à destination d’Israël, dans le cadre d’un ensemble de sanctions annoncées en septembre en réaction à la guerre génocidaire israélienne contre Gaza.
L’Espagne, l’un des pays les plus critiques d’Israël au sein de l’Union européenne, précise que le décret interdit toute exportation et importation de technologies de défense et à double usage vers et depuis ‘Israël’.
Il interdit également aux navires et avions transportant du carburant ou du matériel pouvant servir à des fins militaires d’entrer dans les ports ou l’espace aérien espagnols, selon le gouvernement.
Le vote a été serré : le parti d’extrême gauche Podemos a rejoint d’autres formations de gauche et des alliés régionaux pour soutenir le décret.
Ione Belarra, la dirigeante de Podemos, qui avait réservé la position de son parti jusqu’aux dernières heures, a jugé que le gouvernement devait aller plus loin en annulant les contrats existants et en rompant tous liens avec ‘Israël’.
Elle avait auparavant qualifié le décret de « faux embargo », accusant le gouvernement de continuer certains contrats d’armement et de laisser « quatre navires transportant du matériel militaire américain à destination d’Israël » accoster dans les ports espagnols malgré l’entrée en vigueur du décret.
Lors du débat parlementaire mardi, le ministre de l’Économie, Carlos Cuerpo, a défendu l’embargo comme « un pas ferme et pionnier au niveau international ».
La ministre de la Défense, Margarita Robles, l’a présenté comme « l’ultime étape d’un long processus » entamé après le 7 octobre, soulignant que l’Espagne avait « immédiatement cessé de vendre du matériel militaire à Israël ».
Cet embargo s’inscrit dans un paquet de sanctions plus large adopté par le gouvernement de Pedro Sanchez en septembre, incluant notamment l’interdiction d’importer des produits issus des colonies israéliennes illégales dans les territoires palestiniens occupés et le renforcement de l’aide humanitaire à la Palestine.
‘Israël’, appuyé par les USA, mène depuis le 7 octobre 2023 une guerre génocidaire qui a dévasté le territoire, et couté la vie à plus de 67.183 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.