Un hôpital du centre de la bande de Gaza a annoncé vendredi une suspension « temporaire » d’une majorité de ses activités en raison d’une pénurie de carburant, ne maintenant que les services vitaux comme les urgences, dans un territoire palestinien dévasté par une crise humanitaire.
L’hôpital al-Awda à Nousseirat héberge 60 malades et accueille quotidiennement un millier de patients.
« La plupart des services sont temporairement à l’arrêt en raison de l’épuisement du carburant nécessaire au fonctionnement des générateurs électriques », a indiqué à l’AFP Ahmed Mehanna, de l’Association de santé al-Awda, qui administre l’hôpital.
« Seuls les services vitaux restent opérationnels : le département des urgences, la maternité, la pédiatrie », a-t-il souligné, précisant que l’administration avait dû louer un générateur pour assurer le service minimum.
En temps normal l’hôpital consomme quotidiennement « entre 1.000 et 1.200 litres de diesel » mais les réserves actuelles « ne dépassent pas les 800 litres », a-t-il expliqué.
Si la pénurie de carburant devait se poursuivre, « elle menacerait directement la capacité de l’hôpital à dispenser ses services de base », a-t-il prévenu.
Après plusieurs jours de douleurs, Khitam Ayada, 30 ans, s’était finalement résignée à se rendre à l’hôpital al-Awda.
« Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas d’électricité pour effectuer une radiographie (…) et qu’ils ne pouvaient pas me prendre en charge », a indiqué à l’AFP la déplacée réfugiée à Nousseirat.
« Ils m’ont donné un antidouleur et m’ont dit que si mon état ne s’améliorait pas je devais aller » dans un autre hôpital, précise-t-elle.
Le soir même la douleur s’est intensifiée. Elle s’est rendue dans un autre établissement où on lui a diagnostiqué des calculs biliaires.
« On manque de tout dans nos vies, même des services médicaux les plus basiques », déplore-t-elle.
Malgré la trêve avec le Hamas palestinien depuis le 10 octobre dans la bande de Gaza, Israël poursuit une politique qui aggrave la crise humanitaire dans le territoire ravagé par deux ans de guerre génocidaire.
Si l’accord de cessez-le-feu prévoyait l’entrée de 600 camions d’aide humanitaire par jour, dans les faits, il n’a permis l’entrée que de 100 à 300, selon les ONG et les Nations unies.
Au quotidien l’écrasante majorité des plus de 2 millions de Gazaouis, souvent déplacés par le conflit, ne pourrait pas survivre sans le soutien des agences onusiennes et des ONG internationales.
Le secteur hospitalier a été frappé de plein fouet par le conflit. Pendant la guerre, l’armée a plusieurs fois bombardé des hôpitaux, arguant que le mouvement de résistance Hamas d’y opérer des centres de commandement, ce que l’organisation nie et n’a jamais été prouvé.
Source: Avec AFP



