Curieusement, les bavures de la coalition se multiplient , aussi bien à Deir Ezzor en Syrie qu’à Mossoul en Irak, deux zones limitrophes de part et d’autre de la frontière.
Ce mercredi, la région où s’étaient attroupés les membres de tribus irakiennes sunnites, alliés des forces gouvernementales irakiennes dans leur combat contre Daesh, a été victime d’une frappe aérienne. Elle a coûté la vie à 21 de ses combattants. Selon un responsable militaire et un ministre irakiens, cités par l’AFP, ces bombardements sont survenus à 01H00 mercredi (22H00 GMT mardi) à l’est de la ville de Qayyarah, située au sud de Mossoul et reprise à l’EI en août par les forces gouvernementales.
Cheikh Nazhan Sakhr al-Lihaybi, le commandant des martyrs a indiqué qu’ils avaient été bombardés au moment où ils se rassemblaient après avoir repoussé une attaque de la milice wahhabite takfiriste Daesh.
Ce raid intervient alors que les forces progouvernementales s’apprêtent à lancer une offensive d’envergure pour reprendre Mossoul aux jihadistes.
Alors que dans un premier temps, il n’était pas clair s’il s’agissait de raids de l’armée irakienne ou de la coalition internationale, sous commandement américain.
En fin d’après-midi, un responsable américain a reconnu du bout des lèvres que c’est bien la Coalition qui est derrière l’attaque, arguant qu’elle s’est faite « par erreur ».
Le bombardement près la ville de Qayyarah « était très probablement une frappe de la coalition » a indiqué ce responsable, soulignant que les militaires étaient « toujours en train » de rassembler des informations sur les faits.
Cette attaque ne va pas sans rappeler une attaque similaire qui a eu lieu le 17 septembre dernier, à Deir Ezzor contre la position de l’armée syrienne près du mont Thardat, non loin de l’aéroport militaire de cette province.
Lancée par la Coalition, qui l’a reconnu ultérieurement, elle avait coûté la vie à 90 soldats, et avait alors aidé Daesh à lancer l’attaque pour occuper cette position.
A l’instar de celle de Qayyarat, force est de constater que la Coalition n’a jamais de mal à reconnaitre son acte, arguant une bavure pour le cas syrien, et une erreur pour celui irakien.
Or, comme l’aveu n’exclut pas la préméditation, ni le mensonge de l’alibi, la concomitance entre les deux raids ne saurait être perçue naïvement.
D’autant que des craintes prédisent un plan ourdi pour que ces deux zones soient exemptes des forces gouvernementales, syriennes et irakiennes, puis occupées par les Américains et leurs alliés locaux et arabes.