Le ministre iranien de la Défense, le général de brigade Hossein Dehqane a mis en garde l’Arabie saoudite de commettre toute bêtise contre l’Iran, sinon, seules les deux villes saintes la Mecque et Médine seraient épargnées d’une riposte iranienne.
Les propos du responsable iranien sont survenus en riposte aux menaces proférées la semaine passée par le vice-prince héritier et ministre saoudien de la Défense, Mohamad Ben Salman, d’étendre « la guerre au territoire iranien ».
« Je ne vois pas trop comment les Saoudiens envisagent de faire une chose pareille: peut-être comptent-ils sur leur Armée de l’air pour étendre le confit au territoire iranien. Je leur conseille vivement de ne pas s’aventurer sur ce terrain car s’ils commettent une telle bêtise, aucune ville saoudienne ne sera épargnée, excepté bien évidemment la Mecque et la Médine », a-t-il averti lors d’un entretien accordé à la télévision libanaise al-Manar.
« L’audace de Riyad pousse souvent ses responsables à prononcer des paroles dont ils sont eux-mêmes incapables d’en saisir la portée et le sens. Tout ce que les Saoudiens sont capables de faire, c’est d’inciter Israël contre l’Iran. Même à Bahreïn, Riyad a été incapable de contrer la colère d’un peuple qui revendique ses droits légitimes: ni la persécution, ni la déchéance de nationalité, ni la répression n’ont eu raison de la volonté des Bahreïnis à soutenir leur leader emprisonné, Issa Qassem », a affirmé ministre de la Défense iranien.
Il a jugé lamentable « la bassesse des dirigeants de Riyad qui vont frapper à la porte de Netanyahu pour se faire aider face à l’Iran”.
« Les dirigeants saoudiens devront se poser une question: est-ce que le fait de livrer le Moyen-Orient sur un plateau d’argent aux États-Unis et à Israël est dans l’intérêt des peuples de la région ? Le fait de dilapider les richesses des nations de la région au profit des intérêts des grandes puissances dans le strict objectif de sauver un ordre monarchique chancelant et vermoulu est-ce dans l’intérêt des musulmans ? « , s’est interrogé le général iranien.
» L’Iran n’a jamais cherché et ne cherchera jamais à dominer quel que pays musulman que ce soit « , a-t-il réaffirmé, rejetant toute accusation d’expansionnisme attribué par l’émir saoudien à l’Iran lors de son interview télévisée.
Le général Dehqane est revenu ensuite à la guerre saoudienne contre le Yémen: ce n’est pas la première fois que l’Arabie saoudite mène la guerre contre le Yémen. C’est la quatrième fois que Riyad entre en guerre contre les Yéménites. Les trois premières guerres se sont avérées une catastrophe totale pour le clan saoudien et cette fois aussi, le peuple yéménite ne permettra pas au régime wahhabite de s’emparer de son pays.
Le ministre iranien a conseillé aux Saoudiens de se concentrer sur la crise au Yémen qui « n’est pas forcément une impasse »: Riyad pourra mettre fin à la crise au Yémen et dans les autres pays de la région et ce, en suivant une solution en quatre étapes: retirer ses forces du Yémen, se garder de s’ingérer dans les affaires des pays de la région, accepter le principe de la sécurité collective et bouter hors du Moyen-Orient ses alliés occidentaux, et croire surtout au droit des peuples de la région à l’autodétermination. C’est à la lumière de ces démarches que la région pourra sortir de la crise.
Dehqan a regretté qu’Israël se trouve en ce moment « dans la meilleure situation qui soit depuis sa création ».
Selon lui, « c’est Israël, le créateur de Daech, qui l’incite contre les musulmans pour assurer sa propre sécurité. C’est ainsi qu’il épuise les forces vives au sein des sociétés musulmanes pour contrer les forces qui les menacent ».
Interrogé sur les frappes israéliennes contre la Syrie, Dehqan a fait souligner: » Quand Israël lance des attaques contre une région en Syrie, cela revient à envoyer un message aux terroristes qui est le suivant : Israël vous soutient. Pour stabiliser le Moyen-Orient, il n’y a que deux solutions: un Israël dont la politique consiste à déclencher crise sur crise, guerre sur guerre, ne devrait pas faire partie du Moyen-Orient. La solution est que les Palestiniens retrouvent leur pays et qu’ils décident eux-mêmes de leur sort. Et puis, les pays du Moyen-Orient ne devraient pas tolérer la présence des puissances étrangères. Le retrait de ces puissances étrangères reste la seule clé de la coexistence pacifique de nos peuples. »
Sources: Press TV, Al-Manar