La commission d’enquête chargée par l’ONU et l’OIAC d’enquêter sur l’utilisation de gaz de sarin dans une attaque qui a visé la localité de Khan Cheikhoun dans la province d’Idleb, le 4 avril dernier a révélé faire l’objet d’ingérences politiques et de pression énormes.
«Nous travaillons dans un environnement extrêmement politisé… Hélas, nous recevons des lettres directes et indirectes, sans cesse, de la part de différentes parties qui nous dictent comment nous devons travailler », a déploré Edmond Mollet, jeudi, à l’issue d’une séance fermée du Conseil de sécurité.
« D’aucuns nous disent que si nous ne travaillons pas comme ils nous demandent de le faire, ils rejetteront le résultat de notre travail », a-t-il poursuivi sans préciser nommément les pays accusés.
« Les messages nous parviennent de partout », a-t-il toutefois signalé, en réponse aux diplomates qui répandaient ces derniers temps que la Russie exerce de fortes pressions sur la commission.
Une commission conjointe des Nations Unies et de l‘organisation d’interdiction des armes chimiques avaient conclu de l’utilisation du gaz sarin à Khan Cheikhoune, sans se rendre sur le lieu de l’attaque présumée, et en se contentant des échantillons recueillis par les miliciens sur place.
Après l’attaque qui a fait plus de 80 victimes, les autorités syriennes avaient reconnu avoir bombardé la zone concernée, précisant qu’elle renfermait un entrepôt d’armements, mais elles ont nié avoir utilisé du gaz sarin.
Elles ont accuse les rebelles de stocker des agents chimiques dans ces entrepôts situés parmi les quartiers résidentiels.
Dans son rapport, l’Onu et l’OIAC n’ont pas précisé les auteurs de l’attaque de Khan Cheikhoun, dont la véracité avait été conteste par de nombreux experts qui se sont dits étonnés de voir que les premiers prélèvements d’échantillons avaient été réalisés sans les précautions indispensables qui vont avec.
L’attaque présumée avait servi de prétexte pour les Etats-Unis pour bombarder sans attendre la base aérienne de l’armée syrienne d’al-Chaayrate, située dans la province de Homs.