Chaque fois que la Résistance islamique réalise un exploit, il faut s’attendre à ce que ses ennemis l’attendent au tournant, pointe le rédacteur en chef du quotidien libanais al-Akhbar, Ibrahim Al-Amine dans un article intitulé « Pourquoi les Etats-Unis veulent modifier la résolution 1701 ».
Selon lui, depuis que le Hezbollah a délogé la branche d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra du jurd de Aarsale, « les ennemis et leurs agents locaux et régionaux sont plus actifs que jamais ».
Pour l’axe de la Résistance, rapporte-t-il, la libération du Jurd de Aarsale fait partie d’un plan global destiné à fermer une fois pour toute un dossier essentiel : celui-ci ne se borne pas à nettoyer et à sécuriser toutes les régions proches de Damas et celles la reliant aux zones centrales et au littoral syrien. Il aspire surtout à prendre en main le long de la frontière occidentale entre la Syrie et le Liban. De quoi permettre l’éradication des dangers qui pourraient menacer le pays.
Or pour les Américains et les Israéliens par derrière, il en découle un grand fiasco pour leur projet au Liban, lequel vise avant tout à couper les liens terrestres directs entre le pouvoir syrien et la Résistance, dans le but évident de couper la principale voie d’approvisionnement en armements de cette dernière, mais aussi le passage des combattants libanais vers les régions syriennes.
Selon des sources informées des termes de la visite du Premier ministre Saad Hariri aux Etats-Unis et qui a eu lieu au moment où le Hezbollah triomphait à Aarsale, ses résultats ont été les suivants :
M. Hariri a obtenu un soutien américain sans faille pour l’armée libanaise et l’assurance que les sanctions prévues contre le Liban épargneront les alliés des USA.
Les Américains ont surpris le Premier ministre libanais par leur décision claire et nette de vouloir faire appliquer la résolution 1701, et de vouloir passer dans son application de la phase de l’arrêt des hostilités à celle du cessez-le-feu global.
Washington a fait part à M. Hariri qu’elle est disposée à faire pression sur Israël pour remédier à toutes les lacunes enregistrées par les Libanais, dont l’affaire du village al-Ghajar, à condition bien entendu que le Liban exécute de son côté les démarches qui lui sont demandées.
Les Etats-Unis ont aussi fait part qu’ils étaient disposés opérationnellement et directement à entamer des négociations entre le Liban et Israël afin de délimiter les frontières maritimes entre les deux parties et de trancher définitivement la controverse sur les frontières économiques du Liban sur mer , où des projets pétroliers et gaziers sont en vue.
Ces sources ont assuré aussi, rapporte M. Amine que les Américains ont exprimé trois suggestions
La première consiste à introduire des modifications profondes à la résolution 1701, en vue d’augmenter les effectifs des forces internationales déployées au pays des cèdres, et d’augmenter et d’intensifier le déploiement des forces militaires et sécuritaires libanaises.
Ils ont de même dit vouloir en second lieu changer la mission directe des forces internationales dans les zones où elles se trouvent au sud du fleuve du Litani. Elles ne devraient plus se contenter d’aider les autorités libanaises à étendre leur autorité, mais pourraient très bien entreprendre les mesures adéquates pour empêcher la présence des combattants armés et des armements dans ces zones.
Et ce sans coordination préalable avec l’armée libanaise laquelle était indispensable.
La troisième proposition faite par les Américains consiste à élargir le champ d’action des forces internationales pour qu’elles puissent être responsables de l’ensemble des frontières terrestres et maritimes, en déployant entre autre des milliers de soldats supplémentaires tout au long de la frontière libanaise avec la Syrie. Le tout pour empêcher le passage d’armements entre les deux pays.
Toujours selon le rédacteur en chef du journal al-Akhbar, une personnalité importante de retour d’un voyage aux Etats-Unis a rapporté à la foi d’un haut responsable américain que l’équipe du président américain Donald Trump fait l’objet de pressions sans précédent de la part de ceux qui voudraient donner un feu vert à Israël afin de lancer une offensive militaire de grande ampleur contre le Liban et la Syrie.
Toujours selon Al-Akhbar, M. Hariri a acquiescé les propositions américaines mais a demandé un laps de temps pour en discuter avec ses partenaires politiques du camp du 14-mars.
Depuis la libération du jurd de Aarsale, ces derniers sont de fervents partisans que l’armée libanaise soit chargée de la libération des jurds de Qaa et de Ras Baalbek. Leur but n’est autre que de reprendre la thèse selon laquelle l’armée est désormais capable de mener à bien des missions difficiles, afin de réclamer en fin de compte le désarmement du Hezbollah.
« Il est clair que les Etats-Unis, ainsi qu’Israël, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, en plus de la France et de la Grande Bretagne ne cessent d’œuvrer pour frapper la Résistance », estime M. Amine, avant de s’interroger : « les restes du 14-mars ont-ils repris leurs sales jeux ? Hariri voudrait-il à nouveau miser sur l’étranger pour frapper la Resistance? ».
Sa réponse finale est que les forces internationales, celles qui sont déjà sur place et celles qi devraient être dépêchées ultérieurement devraient dans ce cas se préparer à la colère des gens.
Traduit par notre rédaction