Les conditions sur le terrain ne sont pas propices à l’ouverture d’une enquête indépendante pour déterminer si des crimes de guerre ont été commis au Yémen, a estimé mercredi l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Genève, en réponse à la demande du haut commissaire de l’Onu aux droits de l’homme.
L’Arabie saoudite, impliquée militairement au Yémen depuis mars 2015, a formé une coalition internationale qui mène une guerre meurtrière qui a fauché la vie des milliers de civils yéménites.
Les Pays-Bas et le Canada sont favorables à l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu réclamant la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale. Outre le moment, selon lui mal choisi, l’ambassadeur saoudien Abdelaziz Alouassil a jugé qu’une commission yéménite serait mieux à même de procéder à ces investigations.
« Nous coopérons pour parvenir, espérons-le, à un compromis », a-t-il déclaré à la presse. « Nous n’avons rien contre une commission d’enquête. Nous avons seulement une discussion à propos du calendrier, pour déterminer si c’est le bon moment de mettre sur pied une commission internationale, étant donné les difficultés sur le terrain », a ajouté le diplomate.
Zeid Ra’ad al Hussein, haut commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, réclame de longue date l’ouverture d’une enquête indépendante et juge qu’elle ne peut être menée par une commission yéménite. Il a déploré lundi que peu d’efforts aient été déployés en ce sens, alors que les Nations unies estiment que le conflit a donné lieu à la crise humanitaire la plus grave à l’heure actuelle.
Source: Avec Reuters