Connu pour être le chantre de la normalisation du royaume wahhabite avec l’entité sioniste, le major-général Anwar Ishki et directeur du Centre saoudien des recherches stratégiques sur le Proche-Orient a répondu aux questions de l’agence russe Sputnik sur le référendum kurde prévu le 25 septembre.
Interrogé sur la position de Riyad sur cette question controversée, il a livré une réponse contradictoire. D’une part, il a dit que l’Arabie saoudite prône l’intégrité territoriale des pays arabes, dont l’Irak et la Syrie et prône le règlement diplomatique des conflits par le biais d’un dialogue
De l’autre, il a souligné aussi que le royaume ne s’oppose pas à l’expression de la volonté d’un peuple quelconque.
« À mon avis, les Kurdes ont le droit à leur propre État. Si cette question devient la source de problèmes dans la région, il faut donc agir avec plus de sagesse», a-t-il indiqué.
Prêter l’oreille aux minorités
À ses yeux, le gouvernement irakien rabaisse le statut des Kurdes et n’honore pas la Constitution. «Il a divisé l’Irak. Si la politique d’État reste la même, l’Irak sera morcelé en plusieurs parties et non en deux».
D’après Anwar Ishki, les minorités sont toujours victimes et l’Irak devrait faire tout le nécessaire pour assurer une vraie unité nationale et respecter leurs droits.
«C’est alors que les Kurdes renonceront à leur politique. Le gouvernement irakien doit persuader le peuple kurde qu’il change de politique et que dorénavant il prendra indépendamment ses décisions politiques sans ingérence étrangère», a-t-il dit aussi.
La solution prônée par M. Ishki semble déconnectée de la réalité d’autant que les Kurdes d’Irak disposent de leurs pleins droits politiques et économiques, au point que le président du pays est choisi dans leur communauté.
Le parlement du Kurdistan irakien s’est prononcé la semaine dernière à une très large majorité en faveur de la tenue d’un referendum, que le gouvernement de Bagdad juge inconstitutionnel. Lui sont hostiles aussi l’Iran et la Turquie, qui craignent qu’il n’alimente les velléités séparatistes de leurs propres minorités kurdes, et des autres minorités, et ne mènent la région dans des divisions interminables.
Seul Israël a affiché une position favorable à la création d’une entité kurde autonome.
Malgré les appels à renoncer, le dirigeant du Kurdistan autonome irakien Massoud Barzani a fait savoir vendredi que le référendum aurait bel et bien lieu à la date prévue. À une semaine de la consultation populaire sur l’indépendance du Kurdistan irakien, la plus haute instance judiciaire de l’Irak a exigé d’examiner la constitutionnalité du vote.