Et si les migrants étaient une chance pour l’économie européenne ? Plusieurs études confirment que l’immigration est un élément de croissance. Des facteurs comme le vieillissement de la population européenne et le ralentissement de la croissance dictent leurs règles et poussent des dirigeants européens à ouvrir grand la porte aux flux migratoires.
« L’immigration a une incidence positive, à moyen et long termes, sur les finances publiques, la croissance économique et les marchés du travail », indiquait dans son communiqué sorti en septembre l’Organisation de la coopération et du développement économiques (OCDE). Plusieurs études économiques montrent que l’immigration est en réalité un atout pour les économies des pays d’accueil, surtout si leur niveau de fécondité est inférieur à 2,1 enfants par femme. C’est le cas de l’Union européenne.
Abdeslam Marfouk, économiste à l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS), se penche pour Sputnik sur les effets positifs de l’immigration.
« Un des stéréotypes, ou une idée reçue, c’est que les immigrés coûtent aux finances publiques et quand on regarde en fait les études, on voit que c’est l’inverse: ils sont des contributeurs positifs aux finances publiques et ne coûtent pas autant que l’on croit ». L’autre stéréotype, d’après l’expert, est que les immigrés prennent le travail des gens dans le pays. « Toutes les études montrent que c’est le contraire: ce sont des gens qui contribuent aussi à l’activité économique. En tout cas c’est un élément qui peut contribuer au financement aussi de la sécurité sociale ».
Le Fond monétaire international (FMI) sortait en août un rapport inquiétant. L’Europe va vieillir de plus en plus. Selon les statistiques du FMI, la zone euro va, d’ici à 2035, voir la part des 55-64 ans dans sa population active passer de 15 à 20 %. Conséquence directe du phénomène: la baisse de la productivité des pays concernés, qui risque d’impacter considérablement l’activité économique.
Pour le moment, la France est championne de l’UE de fécondité avec 2,01 enfants par femme. En Allemagne ce chiffre atteint 1,47. N’est-ce pas pour cette raison que Berlin accueille aussi chaleureusement des nouveaux venus, dont le flux ne cesse de croître?
Il y a une différence en termes de politique d’ouverture en Allemagne contrairement à ce qu’on voit en France ou dans d’autres pays, raconte Abdeslam Marfouk.
« Certains disent que c’est principalement lié aux problèmes de vieillissement de la population allemande et c’est vrai que l’Allemagne est un pays qui est très touché par ça… Je pense qu’il y a une volonté politique aussi de l’Allemagne d’accueillir ces personnes, en tout cas, c’est ce qu’on observait avec les demandeurs d’asile ». Avec plus d’un million et demi de nouveaux demandeurs d’asile qui sont entrés en 2015 dans les pays de l’OCDE, pour la plupart en Europe, la crise des réfugiés a battu tous les records. Mais selon les spécialistes, son potentiel est aussi énorme que son chiffre. L’immigration assure plus de la moitié de l’augmentation de la population active dans les pays développés. Il en découle que les économies des pays confrontés au phénomène de vieillissement ne feront que profiter de l’immigration.
Source: Sputnik