Donald Trump a menacé vendredi de mettre fin « à tout moment » à l’accord international sur le nucléaire iranien, provoquant l’inquiétude des autres pays signataires et ouvrant une période de grande incertitude.
Mais dans une allocution extrêmement virulente à l’encontre de l’Iran, il a déclaré qu’il ne « certifierait » pas le fait que Téhéran respecte ses engagements, en dépit des assurances en ce sens de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) — dont le patron Yukiya Amano a aussitôt réaffirmé que l’Iran faisait l’objet « du régime de vérification nucléaire le plus solide au monde ».
« Quel est le sens d’un accord qui ne fait que retarder la capacité nucléaire » de l’Iran « pour une courte période ? », s’est interrogé Donald Trump, soulignant que son administration souhaitait en particulier supprimer les échéances en vertu desquelles certaines restrictions au programme nucléaire pourraient être levées progressivement après 2025.
Il a également annoncé de nouvelles sanctions contre les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite iranienne, accusés d’avoir « détourné de vastes parts de l’économie » pour « financer la guerre et le terrorisme à l’étranger ».
Il n’a toutefois pas décidé de classer ce groupe parmi les « organisations terroristes », comme l’hypothèse en avait circulé.
Selon un communiqué du Trésor américain, « les Gardiens de la révolution ont apporté un soutien matériel à la Force Qods », « l’entité-clé » du soutien iranien à l’armée syrienne (dans sa lutte contre les terroristes de Daesh), au Hezbollah, au Hamas et à « d’autres groupes terroristes (luttant contre l’occupation israélienne ou takfiriste) ».
Par ailleurs, le Trésor a désigné vendredi trois sociétés iraniennes au nom de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et en raison de leur soutien à l’armée iranienne ou aux Gardiens de la révolution. Il s’agit de Shahid Alamolhoda Industries (SAI), de Rastafann Ertebat Engineering Company et de Fanamoj.
Un autre société, basée en Chine, la Wuhan Sanjiang Import and Export Co. LTD, est ciblée pour des raisons similaires.
Fermeté diplomatique européenne
Dans un communiqué diplomatique mais ferme, la Première ministre britannique Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont souligné qu’ils restaient « engagés » dans l’accord, aboutissement de « 13 années de diplomatie », appelant à sa « pleine application par toutes les parties ».
Et Emmanuel Macron est allé jusqu’à s’entretenir avec Hassan Rohani au téléphone, pour lui redire « l’attachement de la France » à l’accord de 2015 et « envisager » de se rendre personnellement à Téhéran.
Israeel et l’Arabie félicitent Trump
A contre-courant des signataires de l’accord, Israël et l’Arabie ont félicité Trump pour sa « décision courageuse » sur l’Iran.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué vendredi la « décision courageuse » du président américain Donald Trump de ne pas certifier l’accord sur le nucléaire iranien.
« Si l’accord (nucléaire) avec l’Iran reste inchangé, une chose est certaine: dans quelques années, le pire régime terroriste disposera d’un arsenal d’armes nucléaires, ce qui constitue un énorme danger pour notre avenir collectif », a prévenu Netanyahu, qui dirige l’entité détenant le plus grand arsenal nucléaire dans la région.
Pour sa part, le royaume saoudien a salué vendredi la « ferme stratégie » du président américain contre l’Iran.
Le royaume saoudien réitère à cette occasion son « engagement à travailler avec ses partenaires aux Etats-Unis et dans le monde pour faire face aux dangers que font peser les politiques iraniennes sur la paix et la sécurité mondiales », a estimé le gouvernement dans un communiqué obtenu par l’AFP.
Rappelons que l’Arabie a causé la mort des milliers de Yéménites, depuis le début de sa guerre lancée contre ce pays le plus pauvre de la péninsule arabe.
Source: Avec AFP