Le président de la République, Michel Aoun, a qualifié ce vendredi « d’inacceptable », la façon de démission du Premier ministre, Saad Hariri, a rapporté l’agence d’information officielle ANI.
Aoun qui se prononçait lors de son accueil du chargé d’affaires saoudien, Walid Al-Boukhari, a appelé M. Hariri à retourner au Liban. La démission choc de Hariri a également était à l’ordre du jour du chef de l’Etat lors de ses concertations avec des diplomates arabes et occidentaux.
Aoun soutenu par les grandes puissances
La rencontre du président Aoun avec le chargé d’affaires saoudien s’inscrit dans le cadre des concertations que mène M. Aoun depuis l’annonce de la démission de M. Hariri. Le chef de l’État attend que le Premier ministre lui remette officiellement sa démission pour s’exprimer sur le sujet et lancer, éventuellement, des consultations pour la formation d’un gouvernement.
Après avoir rencontré les principaux responsables politiques du pays ces derniers jours, le chef de l’État libanais s’est entretenu dans la journée avec d’autres ambassadeurs en poste à Beyrouth.
Il s’est entretenu avec les ambassadeurs à Beyrouth des pays et des organismes internationaux membres du Groupe de soutien international au Liban, à savoir les États-Unis, la France, le Royaume-uni, la Russie, la Chine, l’Allemagne, l’Italie, les Nations Unies, la Ligue arabe et l’Union européenne, qui ont affiché leur soutien à la stabilité du Liban et aux prises de position du chef de l’Etat libanais.
Lors de cette rencontre, M. Aoun a exprimé son inquiétude face aux circonstances entourant la situation de M. Hariri et la nécessité de les éclaircir, rappelant aux ambassadeurs présents les accords qui régissent les relations entre les Etats et l’immunité accordée à leurs ressortissants. Le président Aoun a également assuré que les leaders politiques libanais étaient attachés à l’unité nationale. Le président libanais a ensuite reçu les ambassadeurs des Emirats arabes unis, de la Jordanie et de Syrie à Beyrouth.
Il est temps que Hariri revienne au Liban
Pour sa part, le chef de la « Rencontre démocratique », le député Walid Joumblatt, a déclaré ce vendredi via « Twitter », qu’il était temps que le Premier ministre, Saad Hariri, revienne au Liban.
« Après une semaine d’assignation à résidence, volontaire ou non, il est temps que Saad Hariri revienne au Liban pour poursuivre le processus de l’édification de l’Etat et de la stabilité « , a-t-il affirmé, ajoutant qu’il n’y pas de substitut à Hariri.
La rupture des liens diplomatiques avec le Liban est une option
Parallèlement, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Jubeir, a indiqué vendredi que la rupture des relations diplomatiques avec le Liban était une option étudiée par Riyad.
« Nous étudions actuellement plusieurs options et nous consultons nos amis et nos alliés à travers le monde pour décider de la meilleure façon de traiter avec le Hezbollah », a déclaré M. Jubeir, interrogé lors d’une interview diffusée par la chaîne américaine CNBC sur la possibilité que Riyad rompe ses relations diplomatiques avec Beyrouth.
« Il ne peut pas y avoir de milice armée hors du contrôle du gouvernement », a lancé le chef de la diplomatie saoudienne, cité par l’OLJ.
Et de poursuivre : Riyad « ne peut pas laisser le Liban devenir une base-arrière d’attaques contre le royaume », appelant le gouvernement libanais à agir fermement et résolument contre le Hezbollah.
Jeudi, l’Arabie saoudite, le Koweït, le Bahreïn et les Emirats arabes unis avaient appelé leurs ressortissants à quitter « le plus vite possible » le Liban.
Source: Médias