L’Iran a accusé vendredi la France de « partialité » et affirmé que son approche aggravait les crises au Moyen-Orient, en réponse à des critiques françaises, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La veille, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait affirmé que la France s’inquiétait des « tentations hégémoniques » de Téhéran, lors d’une visite en Arabie saoudite.
« Malheureusement, il semble que la France a un regard partial et partisan sur les crises de la région et cette approche, volontairement ou involontairement, aide même à transformer des crises potentielles en crises réelles », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne Bahram Ghassemi.
S’exprimant lors d’une conférence de presse à Ryad avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir, le ministre français avait indiqué avoir évoqué « le rôle de l’Iran et les différents domaines dans lesquels les actions de ce pays nous inquiètent ».
« Je pense en particulier aux interventions de l’Iran dans les crises régionales, à cette tentation hégémonique et je pense à son programme balistique », avait-il poursuivi.
« Vos inquiétudes ne sont pas conformes à la réalité régionale et elles vous conduisent dans la mauvaise direction », a déclaré M. Ghassemi en réaction aux déclaration de M. Le Drian.
Rejetant la responsabilité de l’Iran, le chef de la diplomatie iranienne a estimé que c’est au contraire « l’Arabie saoudite qui joue un rôle destructeur évident » dans ces crises.
« Ignorer les réalités de la région et répéter des inquiétudes agressives, sans fondement et créées de toutes pièces par des responsables saoudiens (…) va-t-en guerre, n’aide pas à régler les crises régionales », a-t-il ajouté.
L’Iran et l’Arabie saoudite s’opposent dans de nombreuses crises au Moyen-Orient: dans les guerres en Syrie et au Yémen, mais aussi au Liban où la tension est montée depuis l’annonce surprise de la démission (forcée) du Premier ministre Saad Hariri depuis Ryad le 4 novembre.
Hariri avait alors dénoncé la « mainmise » de Téhéran dans les affaires de son pays au travers du mouvement Hezbollah. Mais le président libanais Michel Aoun a ensuite estimé que M. Hariri qui n’est toujours pas rentré dans son pays était « détenu » en Arabie saoudite.
Source: Avec AFP