Les forces yéménites ont annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi que l’unité balistique de l’armée et des forces populaires d’Ansarullah ont tiré un missile balistique de type Borkane 1 contre l’aéroport Abdul Aziz, au nord de la ville saoudienne de Jeddah.
La coalition saoudienne a reconnu que l’Arabie a été visée par un missile yéménite. Mais, elle a prétendu que le missile a été intercepté et détruit à 65 km de la ville sainte de La Mecque. Cette information n’a pas été authentifiée de source indépendante. Rappelons que l’aéroport de Jeddah se situe à 60 Km au nord ouest de La Mecque.
C’est la première fois qu’un missile yéménite atteint la ville saoudienne de Jeddah située à 600 km des frontières yéménites. Les ripostes yéménites aux agressions saoudiennes se limitaient à des cibles frontalières.
Ce tir intervient au moment où l’émissaire onusien a proposé un plan de paix élaboré pour satisfaire intérêts saoudiens.
Un plan de paix pour satisfaire la coalition
L’initiative de paix proposée par l’envoyé spécial de l’ONU au Yémen, Ismael Ould Cheikh, semble être loin de satisfaire les Yéménites.
Ce plan de paix global, n’a pas été rendu public mais des détails ont filtré pour la première fois jeudi.
Selon des sources proches du dossier citées par le quotidien libanais AlAkhbar, il prévoit que le président Hadi cède son pouvoir à un nouveau vice-président. Mais il entend priver Sanaa des points de force. Le plan onusien réclame le désarmement des forces yéménites, notamment de leurs missiles balistique.
Le plan formé de 14 points et de plusieurs annexes sécuritaires n’a pas probablement été rédigé par le médiateur onusien.
Dans le 2ème point du plan il est inscrit : « Les Etats-Unis, le Royaume uni, l’Arabie et les Emirats ainsi que les pays du Golfe appellent les parties yéménites à reprendre les négociations avec l’émissaire onusien ».
Ce point vient confirmer les accusations yéménites selon lesquelles ce plan n’est autre que l’initiative du secrétaire d’Etat américain, John Kerry. Ce dernier avait également évoqué la remise des armes des forces yéménites à une tierce partie.
Ceci est également mentionné dans le prétendu plan onusien qui appelle l’armée et Ansarullah à remettre leurs armes, y compris les missiles balistiques, à une tierce partie.
Les combattants de l’armée et d’Ansarullah sont également sommés de se retirer 30 km des régions frontalières avec l’Arabie saoudite.
Alger refuse une demande saoudienne
Dans ce contexte, Ryad et Doha ont saisi leur homologue algérien pour une participation à une force d’interposition au Yémen, rapporte le site Middle East Eye, qui cite une source diplomatique algérienne.
Alger a réservé sa réponse pour le moment, le temps d’étudier cette proposition mais tout tend pour l’instant à ce qu’elle la refuse. «La tendance lourde est au refus», a déclaré la source diplomatique algérienne.
L’Algérie a déjà signifié en mars 2015 son refus de rejoindre la coalition, dirigée par l’Arabie, qui mène des frappes meurtrière contre la population yéménite.
«L’Algérie n’autorisera aucune participation de ses troupes armées à des opérations militaires en dehors de ses frontières», avait déclaré à l’époque le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Source: Divers