Damas a formellement démenti les déclarations turques selon lesquelles elle a été informée de l’offensive lancée par Ankara contre la ville de Afrine, occupée par la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple, au nord de la Syrie.
« La Syrie nie en gros et en détails les allégations du régime turc de l’avoir informée de l’opération militaire », a confié une source du ministère syrien des Affaires étrangères sous le couvert de l’anonymat, rapporte l’agence syrienne officielle Sana .
Ce samedi, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a argué avoir informé la Syrie par écrit de l’opération baptisée «Rameau d’olivier », lancée contre Afrine, avec pour motif affiché de combattre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qu’elle accuse de faire parti du parti kurde turc séparatiste le PKK.
Plus tard, le ministère syrien des Affaires étrangères a violemment dénoncé cette offensive sous les termes :
« La Syrie dénonce avec virulence l’agression turque contre la ville de Afrine, qui est une partie intégrante des territoires syriens ».
Et de poursuivre : « l’offensive turque constitue la démarche la plus récente des agressions turques contre la souveraineté de la Syrie ».
Auparavant, le conseil des notables des clans syriens de Hassaké avait condamné l’offensive turque, appelant les Kurdes à rompre leur alliance avec les Etats-Unis et à coordonner avec l’armée syrienne.
« Afrine, Manbaj et tout le nord syrien fait partie intégrante des territoires de la Syrie une et unifiée », a affirmé le conseil dans un communiqué publié a l’issue de leur réunion, a rapporté al-Mayadeen TV.
Ce samedi matin, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait assuré que l’offensive turque se poursuivra jusqu’à la frontière avec l’Irak, en passant par Manbij .
Jeudi 18 janvier, le vice-ministre syrien des AE Fayçal al-Mekdad a mis en garde Ankara contre toute offensive contre Afrine, menaçant de bombarder les cibles aériennes turques qui survolent le ciel syrien.
La Turquie, fortement impliquée dans la guerre en Syrie, en fournissant toutes sortes d’aides aux groupes terroristes, n’en est pas à sa première intervention armée en Syrie. Elle intervient actuellement au nord de la province d’Idleb. Elle avait auparavant, lors de son offensive Bouclier de l’Euphrate en 2016, occupé 5000 km2 dans la province nord d’Alep où sont désormais installées les milices qu’elle soutient.