Selon l’expert iranien des questions internationales Hassan Hanizadeh, les États-Unis se servent de leurs bases en Afghanistan en prévision à un redéploiement des terroristes de Daech en Asie centrale. Les terroristes évacués ont pour mission de déstabiliser des pays d’Asie, dont l’Afghanistan, soit des régions situées aux portes de la Russie et de l’Iran.
« La multiplication ces dernières semaines des attaques de Daech en Afghanistan est un message fort qu’envoient les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël à la Russie et à l’Iran. Pour les États-Unis, l’objectif consiste à enliser l’Iran et la Russie dans des conflits frontaliers et à les éloigner ainsi de la Syrie. La guerre que les Américains ont commencée dans le Nord syrien, via leur allié turc, fait aussi partie de ce même projet. Les USA cherchent obstinément à démembrer la Syrie en 4 régions confessionnelles et ethniques, à majorité kurde, alaouite, sunnite et chrétienne, avec en perspective la fin de l’État syrien dont le poids stratégique dans la lutte contre Israël est indiscutable. »
Et l’analyste de poursuivre :
« Or la fin de l’État syrien revient à affaiblir significativement l’axe de la Résistance, dont le Hezbollah et le Hamas. En ce sens, les opérations terroristes de Daech ne tarderont pas à aller au-delà des frontières afghanes et à s’étendre même aux frontières de la Chine et de l’Inde après avoir affecté les frontières russes et iraniennes. Car le but de toutes les manœuvres américaines, c’est la région pétro-gazière d’Asie centrale. »
Selon l’expert, l’argument sécuritaire exploité par Washington n’est qu’un prétexte pour « déployer vers l’Afghanistan, au fur et à mesure, plus de 4 000 terroristes de Daech, évacués depuis le Nord syrien mais aussi de la banlieue de Raqqa et de Deraa, et ce, pour que ce pays devienne le nouveau bastion de Daech. Dans ce cadre, la région est exposée à deux dangers : le premier, celui du démembrement de la Syrie et de la mise sur pied d’“îlots” dans le nord, dans l’est, le sud de la Méditerranée, et le second, une extension incontrôlée de la crise dans les pays qui jouent un rôle du premier plan dans le dénouement de la situation syrienne, à savoir la Russie, l’Iran, la Chine. »
Et M. Hanizadeh de conclure : « Il revient donc aux pays influents de la région, à l’instar de l’Iran, de la Russie, de l’Inde, de l’Afghanistan, de la Chine voire même de la Turquie, de créer un bloc militaire et sécuritaire pour affronter les dangers émanant de la présence de Daech en Asie centrale. Il va de soi que ces pays seront affectés par les conspirations ourdies par les États-Unis dans la région et faute d’une coopération militaire et sécuritaire entre eux, l’insécurité se propagera jusqu’à leurs frontières. Après l’Afghanistan, la Russie sera donc la prochaine cible des terroristes, car la présence active de ce pays dans la lutte contre les takfiristes en Syrie a contré les plans des États-Unis, de l’Arabie saoudite et d’Israël dans la région. »
Source: Parstoday