Le député tunisien du Front Populaire Ammar Amroussia a déchiré mardi en pleine plénière une photocopie du drapeau israélien sous les applaudissements de certains députés présents.
« Ce qui s’est passé vendredi est un scandale de grande ampleur » a-t-il commencé avant de s’en prendre au président de l’Assemblée Mohamed Ennaceur: « Nous avons pris l’initiative de présenter une proposition de loi, mais il semble que la coalition au pouvoir et le président de l’Assemblée -et je prends ma responsabilité- n’en veulent pas ».
« Si le prix à payer pour rester au pouvoir est de normaliser vos relations avec l’entité sioniste; restez-y, vous serez des traîtres! » s’est emporté Ammar Amroussia.
Exprimant son étonnement quant à l’absence de communication de l’Assemblée sur l’organisation d’une réunion de la commission des droits et libertés consacrée à la proposition de loi sur « la criminalisation des relations avec l’entité sioniste », Ammar Amroussia prend une feuille de papier sur laquelle est imprimé (en noir et blanc) le drapeau israélien qu’il déchire en petits morceaux: « Voilà ce que je fais du drapeau de l’entité sioniste, ici devant vous, dans cette Assemblée de la honte! » a-t-il poursuivi avant d’être réprimandé par le président de la séance, Abdelfattah Mourou.
Vendredi, au cours d’une réunion de la commission des droits et libertés consacrée à la proposition de loi sur « la criminalisation des relations avec l’entité sioniste » la tension est montée d’un cran entre la coalition au pouvoir et l’opposition.
Celle-ci a reproché au président de l’Assemblée Mohamed Ennaceur de vouloir faire trainer le plus possible l’adoption de cette loi.
« Aujourd’hui, il y a des micmacs dans cette affaire. La commission a demandé à ce qu’un représentant de la présidence de la République soit auditionné, or le président de l’Assemblée n’a pas informé la présidence de la République. La commission a également demandé à auditionner un représentant du ministère des Affaires étrangères mais le président de l’Assemblée n’a pas informé le ministère » avait expliqué le député du bloc démocrate Zouheir Maghzaoui.
« L’information sur cette réunion n’a pas été mise en ligne par l’ARP. Les journalistes n’ont pas été informés sur la réunion de la commission concernant la criminalisation de la normalisation avec l’entité sioniste. Qu’est-ce que ça montre? Qu’il y a une volonté réelle du président de l’ARP et de ceux qui se cachent derrière lui de ne pas faire passer cette proposition de loi » avait-t-il également accusé.
En effet, selon Al Bawsala, l’Assemblée n’avait pas communiqué sur la tenue de cette réunion sur son site officiel ce qui constitue une infraction à l’article 76 du règlement interne de l’Assemblée.
Avec HuffPost Maghreb