Un échec de l’accord nucléaire iranien représenterait une « grande perte » pour le multilatéralisme, a estimé lundi le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), alors que cet accord conclu en 2015 est contesté par le président américain Donald Trump.
Si l’accord « devait échouer, ce serait une grande perte pour le régime de vérification et pour le multilatéralisme », a déclaré M. Amano à l’ouverture d’une réunion de l’exécutif de l’agence onusienne à Vienne.
Cette déclaration intervient alors que M. Trump a menacé de se désengager de l’accord si celui-ci n’était pas amendé d’ici mai, un scénario que Téhéran a formellement exclu.
Conclu en juillet 2015 sous la présidence de Barack Obama entre l’Iran et les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne), le texte bride et encadre strictement les activités nucléaires de Téhéran de façon à garantir leur nature exclusivement pacifique.
Amano, dont l’agence mène des inspections poussées sur le terrain, a confirmé lundi que la République islamique « remplit ses engagements » et qu’aucun manquement ne peut lui-être reproché concernant la mise en oeuvre technique du texte.
Trump, qui durant sa campagne électorale avait menacé de « déchirer » l’accord au grand dam des alliés des Etats-Unis, estime toutefois que celui-ci comporte de « terribles lacunes », auxquelles il a mis Téhéran en demeure de remédier, sous menace d’un désengagement américain en mai.
Son administration critique notamment la levée programmée à partir de 2026 de certaines restrictions frappant l’Iran, ainsi que la poursuite par Téhéran d’un programme balistique défensif.
L’Iran, qui a toujours assuré que son programme nucléaire n’avait aucune visée militaire, a exclu toute renégociation du texte, avec le soutien notamment de Moscou.
Source: Avec AFP