Après avoir cédé les îles de Tiran et Sanafir à l’Arabie saoudite, l’Égypte s’est engagée à réserver plus de 1000 kilomètres carrés de son territoire du sud de la péninsule du Sinaï en vue de la construction d’une gigantesque ville et zone commerciale dont les plans ont été dévoilés en octobre dernier par l’Arabie saoudite, a confié lundi à Reuters un responsable saoudien.
Ce territoire s’étendant le long de la mer Rouge fait partie d’un fonds conjoint évalué à plus de 10 milliards $ US et annoncé par les deux pays dimanche soir lors d’une visite au Caire par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman.
Celui-ci a précédemment dévoilé les plans d’une zone de 26 500 kilomètres carrés, surnommée NEOM, dans le cadre d’une conférence sur les investissements internationaux à Riyad.
Selon des responsables, le total des investissements publics et privés dans cette zone devraient éventuellement atteindre 500 milliards $ US.
Cette mégaville, avec son propre système judiciaire et ses lois conçues pour attirer les investisseurs étrangers, doit se concentrer sur des industries telles que l’énergie, l’eau, les biotechnologies, les produits alimentaires, la production manufacturière spécialisée et le tourisme, selon des responsables, rapporte le site d’information Pieuvre.ca.
Riyad veut investir pour aider à développer le versant égyptien de NEOM, qui est conçu comme une zone s’étendant en Arabie saoudite, en Égypte et en Jordanie.
L’Arabie saoudite envisage de construire sept villes et projets touristiques, tandis que l’Égypte visera à développer les villes touristiques déjà existantes de Sharm el-Sheikh et Ghardaqa, a fait savoir le responsable saoudien.
Le royaume travaillera également avec les deux pays partenaires pour attirer des compagnies de croisières européennes pour que celles-ci offrent des forfaits dans la mer Rouge pendant l’hiver. Riyad négocie actuellement avec sept croisiéristes et prévoit construire des marinas pour y amarrer des yachts.
L’Arabie saoudite construira également 50 lieux de villégiature et quatre petites villes dans le cadre d’une autre initiative touristique annoncée en août dernier et soutenue par un fonds d’investissement public du pays.
Le Projet de la mer Rouge, formée d’une cinquantaine d’îles, offrira une réserve naturelle, du plongeon pour admirer des coraux et des sites patrimoniaux. Les autorités affirment que les travaux débuteront en 2019 et que la première phase sera terminée à la fin de 2022.
Riyad et Le Caire ont aussi signé un protocole environnemental, dimanche, pour protéger les récifs coralliens de la mer Rouge et éviter la « pollution visuelle », a-t-on indiqué sans donner plus de détails.
Le gouvernement saoudien a déjà demandé à des entrepreneurs locaux de construire cinq palais dans la zone NEOM, indiquait Reuters le mois dernier. Certaines entreprises, dont la japonaise Softbank, ont dit être prêtes à investir dans la région, mais aucune entente majeure n’a encore été annoncée.
Source: Médias