Jusqu’à présent, les dirigeants turcs évitent d’expliquer l’effondrement éclair de la milice wahhabite takfiriste Daesh à Jarablos, face à l’avancée de leurs troupes armées, accompagnées par des miliciens de l’Armée syrienne libre (ASL).
En première réaction aux analyses publiées par les médias sur les objectifs de leur offensive au nord-ouest de la Syrie, baptisée « Bouclier de l’Euphrate », le Premier ministre turc Binali Yildirim a choisi de démentir les allégations de médias occidentaux selon lesquelles Ankara se concentrait sur les Kurdes, au troisième jour de son intervention en Syrie, parlant d’un « mensonge éhonté ».
« Soit ils ne savent rien sur le monde, soit leur travail est de rapporter un mensonge éhonté », a lancé M. Yildirim, interrogé à propos d’un article de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel titré « Opération turque en Syrie: l’EI est un prétexte, les Kurdes sont la cible ».
« La mission de nos soldats est d’assurer la sécurité de nos frontières et la vie de nos citoyens. Les informations en dehors de celles-ci ne sont qu’un mensonge », a déclaré M. Yildirim.
La Turquie a envoyé vendredi quatre nouveaux chars dans la localité syrienne de Jarablos, a constaté un photographe de l’AFP à la frontière turco-syrienne.
« Nous poursuivrons les opérations jusqu’à ce que la sécurité de nos frontières soit assurée à 100% (…) et que nous chassions les éléments de Daech (acronyme arabe de la milice wahhabite takfiriste Etat islamique, EI) hors de la région », a-t-il encore affirmé.
Ankara considère le PYD, principale parti kurde de Syrie, et son aile militaire, les YPG, comme des organisations « terroristes », mais dit agir à la fois contre les milices kurdes et contre les jihadistes takfiristes de l’EI.
Daesh s’est retiré de Jarablos sans combats
Or, la Turquie a longtemps été soupçonnée de liens étroits avec Daesh. Ils ont de nouveau été confirmés dans son offensive en Syrie par la rapidité avec laquelle ses troupes se sont emparées de la ville.
Il lui a fallu 10 heures pour la prendre, alors que la libération des autres villes libérées par les milices Kurdes, dont Kobané (Aïn al-Arab) et Manbej, a nécessité plusieurs mois, en dépit de l’aide des raids aériens de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
Il s’est avéré qu’à Jarablos, les miliciens takfiristes se sont tout simplement retirés vers la ville d’Al-Bab. Selon des habitants de la ville, certains d’entre eux sont rentrés en Turquie.
Interrogé par Skipe News, le président de l’OSDH, instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale estime quant à lui que « le rôle de Daesh est désormais terminé pour la Turquie. Et l’opération de Jarablos n’est qu’un coup de théâtre destiné à couvrir l’entrée des forces turques en Syrie, dans le but de dissiper le rêve kurde d’une entité autonome ».
Selon Rami Abdel Rahmane, les dirigeants de Daesh sont conscients du changement de la politique turque sur sa frontière sud, raison pour laquelle ils ont donné l’ordre de se retirer de la ville.
« Ceci s’est passé après en avoir informé les renseignements turcs et avoir obtenu leur feu vert », a-t-il ajouté.
Selon lui, il n’y a eu que des combats légers dans la ville avec les éléments les plus extrémistes de Daesh.
Sources: AFP, Skype News
Source: Divers