La Cour criminelle de Ghardaïa, dans le Centre algérien, a condamné lundi soir à mort un ressortissant libérien, d’origine libanaise, pour «espionnage au profit d’Israël».
Six autres accusés, de différentes nationalités subsahariennes, ont écopé d’une peine de 10 ans de réclusion, assortie d’une amende d’un million de dinars algériens (plus de 7000 euros), a relaté l’Agence de presse officielle algérienne (APS).
En plus du Libérien Aâlam Eddine Fayçal, la cellule travaillant au profit du Mossad israélien est constituée de trois Maliens et deux Guinéens.
Les griefs imputés aux sept condamnés concernent l’«espionnage au profit d’une puissance étrangère (Israël) et constitution d’une bande criminelle dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’Algérie», selon la source officielle algérienne.
L’affaire du «démantèlement de la cellule d’espionnage» remonte au mois de janvier 2016, alors que la ville algérienne de Ghardaïa venait de connaître, des violences intercommunautaires meurtrières.
Lors de perquisitions d’une maison dans un de ses quartiers, où logeaient plusieurs ressortissants étrangers, ont été découverts des tracts, dont l’objectif est de provoquer des troubles dans la région, selon le PV de la police, un registre contenant une liste de noms, notamment des gradés des services israéliens, une somme d’argent, en monnaie nationale et étrangère, et des moyens de communication assez sophistiqués, selon le site algérien francophone Algérie Focus.
Cette condamnation intervient alors que des responsables algériens mettaient récemment en garde contre des tentatives d’infiltration, ainsi que des plans visant à déstabiliser le pays.
Pour leur part, les avocats de la défense avaient estimé que les preuves établissant un lien avec Israël étaient «insuffisantes». Celles-ci se limitaient, selon la défense, à ce qui figurait dans des documents portant le sigle de l’armée israélienne ainsi que des données saisies sur des téléphones portables appartenant aux accusés, mentionne le Journal Echourouk.
Ce n’est pas la première fois que le Mossad est accusé par les Algériens d’actes d’espionnage. En mars 2016, des rapports de presse algériens ont abondamment commenté l’arrestation, en Allemagne, de deux individus armés, munis d’identités diplomatiques israéliennes, à proximité d’un chantier où deux frégates militaires algériennes étaient en construction, en vertu d’un accord germano-algérien.
Pour des observateurs algériens, cet «intérêt» serait justifié par le statut de puissance militaire régionale de l’Algérie, deuxième armée africaine derrière l’Égypte, mais également par l’intransigeance d’Alger quant à l’établissement de relations quelconques avec les Israéliens. Une position politique et diplomatique toujours d’actualité à l’heure où des appels à la normalisation avec l’État hébreu se multiplient, principalement dans des pays du Golfe opposés à l’Iran.
Sources: Sputnik, webdo, Algérie Focus