Des responsables américains et turcs ont trouvé vendredi un accord sur une « feuille de route » en vue de coopérer pour assurer la sécurité de la ville syrienne de Minbej, occupée par les Kurdes et devenue une pomme de discorde entre les deux alliés de l’Otan, selon un communiqué commun.
« Les deux parties ont défini les grandes lignes d’une feuille de route pour leur coopération en vue d’assurer la sécurité et stabilité à Minbej », selon le communiqué publié par le ministère turc des Affaires étrangères et l’ambassade américaine à Ankara. Le communiqué ne fournit pas davantage de détails.
La ville de Minbej dans le nord de la Syrie est contrôlée par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par Ankara comme une organisation terroriste, mais soutenue par Washington.
Une délégation américaine s’était rendue vendredi en Turquie pour aborder l’épineuse question de Minbej, avant une visite à Washington du ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu le 4 juin.
Selon le communiqué, Mevlut Cavusoglu et son homologue américain Mike Pompeo « prendront en compte les recommandations » du groupe de travail de vendredi lors de leur rencontre.
Au cours de la visite du secrétaire d’Etat américain à l’époque Rex Tillerson à Ankara en février, les deux pays avaient mis en place des « groupes de travail » pour régler les nombreux différends qui les opposent.
L’un d’eux, consacré à la Syrie, s’était réuni une première fois à Washington les 8 et 9 mars.
Les Etats-Unis sont présents militairement à Minbej, où ils fournissent une assistance aux YPG pour occuper le nord syrien, au grand dam d’Ankara.
La Turquie mène depuis janvier dans le nord-ouest de la Syrie une offensive contre les YPG, ce qui a nettement tendu les relations entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l’Otan.
La Turquie a de plus menacé à plusieurs reprises d’étendre ses opérations dans le nord de la Syrie vers Minbej. Ses appels à un retrait des troupes américaines sont restés vains pour le moment.
Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé jeudi que la Turquie allait lancer de nouvelles opérations militaires en Syrie, « jusqu’à ce que nous l’ayons nettoyée de tous les terroristes », une référence aux YPG et à l’EI.
A noter qu’aussi bien la présence des Turcs que des Américains est illégitime car non == par Damas.