Israël a annoncé vendredi la construction de centaines de nouveaux logements dans une colonie de Cisjordanie occupée.
Le prétexte avancé pour cette nouvelle colonisation est « en riposte à une attaque palestinienne qui a coûté la vie à un Israélien dans cette implantation».
Cette annonce intervient sur fond de violences récurrentes dans la bande de Gaza, où l’armée syrienne a tué deux Palestiniens, dont un adolescent de 12 ans, abattu vendredi au cours d’une manifestation près la frontière avec la bande de gaza. Cette enclave où sont entassées quelques 2 millions de personnes fait l’objet d’un blocus qui l’a transformée en un camp de concentration à ciel ouvert .
« La meilleure réponse au terrorisme est le renforcement des implantations (…) », a affirmé vendredi sur Twitter le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, en annonçant la construction de 400 logements dans la colonie d’Adam.
Une grande partie de la Cisjordanie a été transformé en colonies israéliennes, quoique considérées comme illégales aux yeux du droit international et constituent un obstacle à la paix et à la création d’un Etat palestinien viable.
Le jeudi 26 juillet, le Palestinien de 17 ans Mohammed Dar Youssef a effectué une opération de résistance dans la colonie Adam près de Ramallah: il s’y est infiltré et a attaqué des colons israéliens au couteau, selon l’armée d’occupation israélienne.
L’un d’eux, Yotam Ovadia, âgé de 31 ans, a succombé à ses blessures dans la nuit et deux autres Israéliens ont été blessés.
Un des trois Israéliens attaqués a tiré sur lui, et l’a tué.
Vendredi matin, l’armée israélienne a mené un raid dans le village de Kobar (ouest de Ramallah) d’où l’auteur de l’opération était originaire, interrogé des membres de sa famille et suspendu leurs permis de travail.
Pendant le raid, des affrontements ont éclaté entre Palestiniens et forces d’occupation israéliennes, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des Palestiniens ont lancé des pierres, des bombes incendiaires et des pneus enflammés vers les soldats qui ont répondu avec des moyens de dispersion anti-émeutes, a indiqué l’armée dans un communiqué.
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, trois Palestiniens ont été arrêtés.
La dernière opération palestinienne au couteau dans une colonie de Cisjordanie remonte au mois d’avril, quand un Palestinien avait tenté de poignarder un Israélien avec un tournevis près de la colonie de Maalé Adoumim, à l’est de Jérusalem occupée. L’auteur de l’opération atteint par balles, avait succombé le lendemain.
L’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt, a appelé le président palestinien Mahmoud Abbas à condamner l’attaque « barbare » de jeudi.
« La terreur doit être condamnée par tout le monde », a déclaré vendredi sur Twitter l’envoyé spécial de l’ONU pour le Moyen-Orient, Nickolay Mladenov. « De tels actes horribles servent seulement (les intérêts de) ceux qui font obstacle à la paix ».
Le gouvernement de M. Abbas n’a pas réagi. Celui-ci a gelé il y a plusieurs mois les contacts avec Washington depuis que l’administration américaine a reconnu la totalité de Jérusalem Al-Quds comme capitale de l’entité sioniste et s’entête à adopter des positions qui enfreignent les droits du peuple palestinien.
Comme d’habitude, les responsables onusiens et internationaux ne réclament pas une telle condamnation lorsque les victimes sont palestiniennes.
Pourtant leur nombre a été important ces derniers mois. Au moins 156 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début, le 30 mars, de manifestations contre le blocus israélien qui dure depuis plus de 10 ans et pour réclamer le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres à la création d’Israël en 1948.
Le vendredi 27 juillet, lors d’une de ces manifestations, les militaires israéliens ont tué un homme de 43 ans et un adolescent de 12 ans d’une balle dans la tête.
Mercredi, des raids israéliens ont tué trois membres du Hamas après des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, qui ont blessé un soldat israélien.
La semaine dernière, le Hamas a annoncé un cessez-le-feu au lendemain d’une escalade de violences ayant coûté la vie à quatre Palestiniens et à un soldat israélien – premier militaire israélien tué dans le secteur depuis la guerre de Gaza en 2014.
A Jérusalem Est occupée, les accès à l’esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville, ont été fermés vendredi plusieurs heures à la suite de heurts entre fidèles palestiniens et forces de l’occupation israéliennes après la prière, mais ont été rouverts vendredi soir.
Source: Avec AFP