La Corée du nord n’a pas mis fin à son programme nucléaire et a eu recours à des tranbordements illégaux de produits pétroliers en mer, de bateau à bateau, pour contourner les sanctions des Nations unies, selon un rapport consulté vendredi par l’AFP.
Selon ce rapport d’experts envoyé au Conseil de sécurité, la Corée du Nord « n’a pas stoppé ses programmes nucléaire et balistique et a continué de défier les résolutions du Conseil de sécurité à travers une hausse massive des transferts illicites de produits pétroliers en mer en 2018 ».
Le panel d’experts de l’ONU a également pointé des violations d’une interdiction d’exportation du charbon, du fer et d’autres marchandises nord-coréennes qui ont rapporté plusieurs millions de dollars au régime de Kim Jong Un.
Ces violations ont rendu le dernier train de sanctions adopté l’an dernier « sans effet » en bafouant les restrictions imposées par l’ONU, ajoute le texte.
Pyongyang a en outre « tenté de fournir du petit armement et des armes légères ainsi que d’autres équipements militaires » à la Libye, au Yémen et au Soudan. Le rapport identifie un trafiquant d’armes syrien, Hussein Al-Ali, qui a fourni « un éventail d’armes conventionnelles, et dans certains cas des missiles balistiques, à des groupes armés au Yémen et en Libye ».
Les armements étaient fabriqués en Corée du nord, précise le rapport.
Grâce à la médiation de Hussein Al-Ali, un « protocole de coopération » entre les Houthis et la Corée du nord a été négocié en 2016 à Damas, qui a permis la fourniture d' »une grande variété d’équipements militaires ».
La Corée du nord a continué de percevoir des revenus de ses exportations illicites, notamment de fer et d’acier à la Chine, à l’Inde et d’autres pays, qui lui a rapporté près de 14 millions de dollars d’octobre à mars dernier.
« Les sanctions financières restent parmi les plus faiblement appliquées et les plus activement contournées par le régime », indique encore le rapport.
Les diplomates nord-coréens ont joué un rôle essentiel dans ce processus, en ouvrant de multiples comptes bancaires à l’étranger.
En dépit d’une interdiction des coentreprises avec la Corée du nord, le rapport dévoile l’existence de plus 200 de celles-ci, beaucoup d’entre elles avec la Russie.
Le panel d’experts est chargé du suivi de l’application des sanctions adoptées après le sixième test nucléaire et balistique de Pyongyang.
Washington a demandé le mois dernier l’arrêt complet des fournitures de produits pétroliers à la Corée du nord. Mais, selon le rapport, Pyongyang s’est procuré plus de 500.000 barils au cours des cinq premiers mois de l’année.
Source: Avec AFP