Le chef de la diplomatie russe a révélé que les miliciens armés soutenus par les Etats-Unis entravaient le retour des réfugiés syriens vers leur pays.
Sergueï Lavrov a tenu ces propos ce lundi 20 aout, devant son homologue libanais Joubrane Bassil, en visite à Moscou.
« Les rebelles armés soutenus par Washington dans la région al-Tanf, à l’est de la Syrie empêchent le retour des réfugiés depuis la Jordanie », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune, rapporte la télévision libanaise satellitaire al-Mayadeen Tv.
Depuis le Liban, 7.000 réfugiés sont retournés en Syrie le mois passé, a signalé le chef de la diplomatie russe, assurant que son pays était disposé à poursuivre ses efforts dans ce sens.
Il a aussi appelé a renforcer la collaboration entre son pays et le Liban dans tous les domaines politique, économique, et militaire, estimant que les deux pays ont des visions communes dans plusieurs questions régionales.
Il a mis en garde contre la transformation du Liban en une cour où jouent tous les protagonistes et a souhaité qu’il soit à l’écart des retombées de la crise syrienne.
Le Liban abrite quelque un million et demi de réfugiés syriens.
Durant son point de presse, M. Lavrov a fait savoir qu’y aura prochainement des tractations avec les Turcs autour de la crise syrienne et surtout de la province d’Idleb. Il a lancé un appel aux différentes factions syriennes présentes dans ce gouvernorat pour se démarquer du front al-Nosra le plus tôt possible.
Pour sa part, le ministre libanais des affaires étrangères a exprimé la position du gouvernement libanais qui soutient le retour le plus rapide et sécuritaire des réfugiés dans leurs pays, sans que cela ne soit lié au règlement politique. Une option défendue par les responsables occidentaux lorsqu’ils visitent le Liban.
Il a assuré s’être entretenu avec son homologue russe en vue de mettre au point une ligne de communication continue entre les institutions des deux pays pour que l’initiative russe sur ces réfugiés soit menée a bien.
M. Bassil a souligné avoir posé des idées sur le mécanisme de leur retour, dont « la distinction entre le déplacé économique et le déplacé sécuritaire », selon ses termes.
Selon le responsable libanais, le Liban devrait être la tribune de la reconstruction de la Syrie, voire sa base arrière.
Il a aussi proposé de ressusciter une aire orientale commune qui comprenne les Etats d’Orient, avec pour slogan la diversité culturelle , intellectuelle et religieuse.
M. Bassil a finalement suggéré l’organisation d’une rencontre libano-russe pour protéger les communautés sectaire ou religieuse.