La Turquie a acheminé de nouveaux renforts militaires à sa frontière avec la Syrie, en préparation d’une éventuelle offensive après le retrait attendu des troupes américaines du nord du pays, ont rapporté les médias turcs lundi.
L’envoi de ces renforts survient après que le Pentagone a annoncé dimanche la signature de l’ordre de retrait des troupes américaines de Syrie, que le président Donald Trump veut « lent et extrêmement coordonné » avec la Turquie.
Des unités militaires, des canons de type Howitzer et des batteries d’artillerie ont été acheminés en convoi vers le district Elbeyli, face à la frontière syrienne dans la province turque de Kilis, selon l’agence étatique Anadolu.
Selon l’agence Demiroren News Agency (DHA), citée par Sputnik, une centaine de véhicules tels que des chars, des auto-mitrailleuses, des obusiers et des autocars transportant des commandos font partie de ces renforts. Certains de ces matériels devraient être installés le long de la frontière et d’autres ont déjà franchi celle qui sépare le district d’Elbeyli de la Syrie. Un convoi d’équipement militaire se dirige vers le district de Kilis, dans la province de Hatay (sud de la Turquie), précise l’agence.
L’envoi de renforts militaires turcs a commencé ce week-end avec l’arrivée d’une centaine de véhicules militaires turcs dans la région d’al-Bab, contrôlée par des forces pro-turques dans le nord de la Syrie, a indiqué pour sa part le quotidien Hürriyet.
Déploiement de l’ASL au nord d’Alep
En même temps, toujours selon l’Agence Anadolu, l’Armée syrienne libre (ASL) , a déployé au nord d’Alep de nouvelles unités militaires dans la zone de l’opération Bouclier de l’Euphrate, sur les lignes de front avec l’organisation terroriste YPG/PKK et les forces du régime syrien.
Les unités envoyées de cette milice, désormais sous la tutelle de la Turquie, sont composées de combattants relevant de la brigade Hamza. Elles devraient jouer un rôle majeur lors d’une éventuelle opération turque ciblant la ville de Manbij sous le contrôle de l’YPG à l’est d’Alep.
Le général Abou Yazen, commandant les unités dépêchées vers les lignes de front, a déclaré au correspondant d’Anadolu que ses forces se dirigent vers les lignes les séparant des zones occupées par les organisations terroristes. Il a aussi appelé la population de Manbij à rester à l’écart des locaux du YPG, soulignant que Manbij sera « nettoyée des organisations terroristes ».
M. Trump a ordonné le mercredi 18 décembre le départ dès que possible des quelque 2.000 militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie dans le cadre de la Colaition internationale antijihadiste, aux côtés des Forces démocratiques syriennes (FDS), une milice à majorité kurde.
Opposant de longue date à la présence américaine dans un conflit jugé coûteux, le président américain aurait, selon l’AFP, estimé que les troupes américaines n’étaient plus utiles car le groupe wahhabite terroriste Daech (Etat islamique-EI) était « en grande partie vaincu ».
Mais ce départ va laisser la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), épine dorsale des FDS, sans soutien militaire alors que la Turquie menace de l’attaquer, considérant les combattants kurdes comme des terroristes.
Après un entretien téléphonique dimanche entre M. Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la présidence turque a assuré que les deux dirigeants avaient « convenu d’assurer la coordination entre les militaires, les diplomates et d’autres responsables de leurs pays pour éviter un vide de pouvoir qui pourrait résulter d’une exploitation du retrait (américain, NDLR) et de la phase de transition en Syrie ».
M. Erdogan a promis samedi d’éliminer les jihadistes et les milices kurdes du nord-est syrien. Il oeuvre en même temps pour empêcher Damas de rétablir son autorité dans cette zone.
Sources: AFP, Sputnik, Agence Anadolu
Source: Divers