« Le sable et la mort »: c’est en ces termes que le président américain Donald Trump a décrit, mercredi 2 janvier, la Syrie, tout en restant évasif sur le calendrier de retrait des troupes américaines actuellement stationnées dans ce pays déchiré par la guerre.
« La Syrie est perdue depuis longtemps. Et de plus, nous parlons de sable et de mort. C’est de cela dont il s’agit. Nous ne parlons pas de vastes richesses », a-t-il souligné lors d’une réunion avec son équipe gouvernementale.
« Je ne veux pas être en Syrie pour toujours. C’est le sable et c’est la mort », a-t-il martelé.
Interrogé à plusieurs reprises sur le calendrier de retrait des troupes américaines, qu’il a annoncé en estimant que le groupe takfiro-wahhabite Daesh avait été vaincu, il est resté évasif.
« Nous nous retirons », a-t-il déclaré. « Cela se fera sur un certain temps », a-t-il ajouté. « Je n’ai jamais dit que nous partirions du jour au lendemain », a-t-il encore assuré.
Lundi, le locataire de la Maison Blanche a affirmé que le retrait des soldats américains se ferait « lentement », ce qui tranchait avec son annonce initiale, le 19 décembre. « Il est temps de rentrer (…) Nos garçons, nos jeunes femmes, nos hommes, ils rentrent tous, et ils rentrent tous maintenant », avait-il lancé.
Quelque 2.000 soldats américains sont actuellement déployés dans le nord de la Syrie.
De hauts responsables militaires américains ont multiplié les mises en garde contre un retrait précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du président Bachar al-Assad, à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l’Iran, bête noire de l’administration Trump.
En désaccord avec le président sur ce dossier, son ministre de la Défense Jim Mattis et l’émissaire américain pour la coalition internationale anti-takfiriste, Brett McGurk, ont démissionné.
Trump s’en prend à Mattis, ancien chef du Pentagone
Dans ce contexte, le président américain a pris pour cible mercredi l’ancien chef du Pentagone Jim Mattis, qui a annoncé sa démission fin décembre en raison de désaccords de fond avec le locataire de la Maison Blanche.
« Je lui souhaite le meilleur. J’espère que cela se passera bien pour lui. Mais comme vous le savez, le président Obama l’avait limogé et, au fond, j’ai fait la même chose », a déclaré M. Trump lors d’une longue intervention en présence de son équipe gouvernementale et de journalistes.
« Je veux des résultats », a-t-il ajouté, évoquant son mécontentement sur sa gestion du dossier afghan, où sont stationnés quelque 14.000 soldats américains.
« Qu’a-t-il fait pour moi? (…) Je ne suis pas satisfait de ce qu’il a fait en Afghanistan », a-t-il lancé à propos de cet ex-général des Marines dont il a longtemps fait l’éloge.
Dans un courrier adressé au locataire de la Maison Blanche, Jim Mattis avait clairement marqué son désaccord avec le président, insistant en particulier sur la nécessité pour les Etats-Unis de « traiter les alliés avec respect ».
Mattis ne devait initialement quitter ses fonctions que fin février afin d’assurer une transition fluide avec son successeur, mais M. Trump, semble-t-il piqué au vif par la couverture médiatique de la lettre de démission du général, a avancé son départ de deux mois.
Ancien numéro deux du ministère, Patrick Shanahan, nommé ministre par intérim, le remplace pour l’heure au Pentagone.
Source: Avec AFP