Selon le quotidien américain New York Times, la tournée du secrétaire d’état américain Mike Pompeo au MO pour faire face à « l’hégémonie iranienne » est un échec.
« De point de vue opérationnel, ce sera difficile pour les Etats arabes d’œuvrer étroitement ensemble contre l’Iran en raison de la complexité des relations dans cette région » a analysé le journal américain.
Il a constaté que lorsque Pompeo a été interrogé sur la manière à travers laquelle, selon les USA, les pays arabes devraient se débarrasser des forces soutenues par l’Iran, il s’est contenté de répondre que « l’Iran tentent de contrôler des capitales arabes à l’instar de l’Irak, du Liban, de la Syrie et du Yémen ».
De même, remarque-t-il aussi, Pompeo n’a même pas suggéré aux Etats arabes d’envoyer des forces pour combattre les forces soutenues par l’Iran alors qu’il était question de former un Otan arabe.
« Plusieurs facteurs empêchent la formation d’une telle coalition. Le conflit entre l’Arabie saoudite et le Qatar. L’incapacité a mixer les armées arabes. L’absence d’une structure de commandement unifiée. De plus, tous les alliés des USA ne voient pas que l’Iran de la même façon, comme étant une menace au même niveau », explique le journal.
Pour le NYT, seule l’Arabie saoudite, parmi les pays araves trouverait l’idée la plus séduisante. Alors que des pays comme la Jordanie et l’Égypte ne perçoivent pas l’Iran comme une menace. Idem pour l’Irak lequel dispose de la plus longue frontière terrestre avec ce pays et entretient avec lui des liens culturel, religieux, politique profonds.
A cet égardm, le NYT sous-estime l’efficacité des efforts américains destinés à reduire la dépendance économique de ce pays à l’encontre de l’Iran, en raison des réticences irakiennes.
Citant les propos de l’ex-conseiller à la Sécurité nationale irakienne Mouwaffak al-Rabii, qui a qualifié la vision de Pompeo pour le MO de terne , assurant que les Américains étaient obsédés par l’Iran, il lui rapporte aussi :
« Si deux poissons se bagarrent dans l’Euphrate, ils diront que la cause est l’Iran, l’Irak a mené une longue guerre contre l’Iran dans les années 80 et a depuis mené d’autre guerres. Aujourd’hui il n’a plus envie de faire part à une autre guerre. Nous ne voulons pas être les victimes des Usa et de l’Arabie saoudite dans leur confrontation contre l’Iran. Nous n’allons rien obtenir en échange ».
Alors que pour l’ex-ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmi, le fait de mettre sur pied une telle coalition arabe militaire nécessite que ces pays puissent développer leurs capacités militaires et mettent au point un mécanisme de commandement unifié, ce qui prend du temps.