La Russie et les Etats-Unis ne sont parvenus à « aucun progrès » lors d’une rencontre consacrée au traité nucléaire sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) jeudi, à deux jours de l’expiration de l’ultimatum lancé par Washington à Moscou, a annoncé jeudi un haut responsable russe.
« Malheureusement, il n’y a pas de progrès », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, cité par l’agence publique Ria Novosti.
Il s’exprimait après un entretien à Pékin avec la sous-secrétaire d’Etat américaine Andrea Thompson, en marge d’une réunion entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Les Américains (…) se contredisent et n’ont pas confirmé être prêts à discuter davantage avec nous de quelque mesure de transparence que ce soit », a-t-il ajouté, qualifiant la position américaine sur ce dossier d' »assez dure », « destructrice » et la comparant à un « ultimatum ».
En octobre, le président américain Donald Trump avait annoncé son intention de se retirer du traité INF, signé entre l’URSS et Washington en 1987 et qui abolit l’usage des missiles terrestres d’une portée de 500 à 5.500 km, au motif que Moscou ne le respectait pas.
Le mois dernier, les Etats-Unis ont donné à la Russie 60 jours, avec échéance au 2 février, pour démanteler les nouveaux missiles violant selon eux le traité, menaçant de lancer la procédure de retrait.
La Russie dément ces accusations « sans fondement », accusant en retour Washington de violer le traité.
Selon M. Riabkov, il n’y a « aucune réaction » des Etats-Unis quant aux inquiétudes exprimées par la Russie concernant le développement de nouveaux missiles et drones et sur le déploiement de systèmes américains en Roumanie et en Pologne.
« Ce qui se passe est entièrement de la responsabilité de Washington », a accusé M. Riabkov, disant regretter l’absence de progrès et être « inquiet pour le futur de la sécurité européenne et internationale ».
La semaine dernière, l’armée russe a assuré jouer la transparence en présentant à la presse le système de missiles mis en cause par les Etats-Unis (le 9M729), en insistant sur le fait qu’il avait une portée maximale de « 480 km » et respectait donc l’accord.
Durant la conférence à Pékin avec les autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU, Sergueï Riabkov a déclaré que le dialogue bilatéral piétinait sur certains aspects car une des parties refuse « à dessein » de poursuivre les
discussions – une référence voilée aux Etats-Unis.
« En ce qui concerne la Russie, il n’y a rien à nous reprocher. Nous sommes toujours prêts au dialogue sur tous les sujets, y compris sur les problèmes actuels les plus difficiles, et à faire preuve de la transparence la plus totale. Nous attendons de nos partenaires la même approche », a-t-il ajouté.
Mme Thompson a pour sa part accusé mercredi Pékin et Moscou de ne pas dévoiler l’intégralité de leurs programmes nucléaires.
Source: AFP