Durant l’interview accordée à la télévision libanaise al-Mayadeen TV, le 26 janvier dernier, le numéro un du Hezbollah a plusieurs fois prononcé le terme du peuple israélien. Comme s’il voulait lui adresser des messages. Outre ceux adressés à ses dirigeants.
Le plus fort d’entre eux et le plus direct aussi, est sans doute le suivant : « dites à vos dirigeants de laisser le Hezbollah obtenir les missiles de haute précision parce que vos vies seront sauves ».
Cette recommandation prononcée avec un brin de plaisanterie laisse entrevoir la mentalité qui motive le chef de la résistance libanaise : en cas de guerre et de bombardement, il préfère épargner la vie des civils.
Cet esprit est sans doute à l’opposé de celui des dirigeants israéliens, politiques ou militaires, qui dans leurs offensives contre les Libanais ou les Palestiniens n’ont jamais raté l’occasion d’éliminer les civils. Prétextant les dommages collatéraux.
En arguant vouloir bombarder les dépôts de missiles de haute précision du Hezbollah ou de l’Iran, pour justifier les frappes en Syrie, les dirigeants israéliens n’ont même pensé à ce détail primordial : entre les mains de l’Axe de la résistance, ces projectiles pourraient épargner les vies de civils beaucoup plus que les autres, moins précis, auxquels la précision fait défaut.
S. Nasrallah l’a fait à leur place.
Il les avise aussi que ce sont les cibles militaires qui seraient les plus convoitées, ou celles du secteur public, mais non les résidences et les quartiers civils.
Dans la même logique, le chef du Hezbollah tourne en dérision le traitement de l’affaire des tunnels du Hezbollah à la frontière entre le Liban et le nord de la Palestine occupée. En soulevant tout un tollé médiatique et diplomatique, les responsables israéliens attisent l’inquiétude des colons vivant à proximité du Liban, estime-t-il.
« Il suffit pour un colon d’entendre le son d’un marteau pour courir contacter l’armée israélienne », a-t-il ironisé. Après avoir rapporté le cas de l’un d’entre eux qui a avoué à la télévision israélienne être rongé par l’inquiétude depuis que des travaux ont été entamés à la frontière.
Selon S. Nasrallah, l’exagération de cette affaire par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comme par son chef d’état-major Gadi Eisenkot est dictée par des considérations personnelles beaucoup plus que par les intérêts des Israéliens : le premier se voulant passer pour le protecteur des Israéliens, alors qu’il est en préparation aux élections législatives en avril, d’autant qu’il avait essuyé un revers dans la Bande de Gaza, et est poursuivi en justice pour corruption.
Tandis que le second sorti à la retraite, voulait couronner sa carrière par un exploit, explique Sayed Nasrallah.
S’adressant encore aux Israéliens, toujours sur l’affaire des tunnels, S. Nasrallah leur assure qu’Eisenkot les trompe dument en présentant les travaux comme étant « une opération,…, alors qu’elle ne constitue que des mesures », et il le fait davantage en arguant que la découverte des tunnels empêche la conquête de la Galilée par le Hezbollah, en cas de guerre.
« Est-il possible pour 1500 combattants d’entrer en Galilée à travers les tunnels ? », a-t-il interrogé non sans dérision. Et d’ajouter : « C’est une opération qui s’effectue tout au long de la frontière ».
Selon lui, les dirigeants israéliens savent très bien que ceci est impossible, mais le prétendent quand même pour « des intérêts personnels ».
Avant de terminer ce chapitre, il a tenu à assurer que « l’entrée en Galilée ne sera qu’une action défensive et non initiale ».
Le message peut paraitre rassurant pour les Israéliens, mais, d’un autre côté, il les incite surtout à bien tenir en laisse leurs dirigeants ?
Source: Spécial notre site