Il y a deux jours, le Premier ministre israélien affirmait son intention d’en découdre avec l’Iran en Syrie et ailleurs, quel qu’en soit le coût. Or, le coût risque d’être particulièrement élevé. L’Iran s’est doté d’un arsenal balistique menaçant, dont les performances sont en en permanence mises à jour.
Selon des rapports, quatre missiles sont les plus menaçants pour Israël : « Shahab », « Sejil », « Khorramshahr », mais aussi et surtout « Emad ». Ils sont tous de longue portée. Plus est-il que ces missiles ont été mis à la disposition de la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) qui ne font aucun mystère de leur intention de s’en servir en cas d’une confrontation militaire avec Israël.
Mais le plus remarqué de toutes ces ogives est Emad, de type sol-sol, dont toutes les étapes de conception et de fabrication sont l’œuvre de spécialistes iraniens. Il est une version modifiée du missile « Qadr » ou une version optimisée du missile « Shahab-3 ». Il se distingue surtout par sa portée qui s’élève à 1.700 kilomètres et son ogive en forme de cône et dont le poids est de 700 Kg.
Mais Emad dispose d’autres caractéristiques qui le rendent bien dangereux: il est à combustible liquide, ce qui en fait un engin particulièrement performant au niveau de la propulsion balistique. Les ailerons qui composent l’ogive, permettent un téléguidage permanent et élargissent sa précision. Sa marge d’erreur est inférieure à 10 mètres, et sa rampe de lancement est à la fois fixe et mobile et prête à l’emploi en toute circonstance.
Ses caractéristiques qui ont pris au dépourvu les spécialistes israéliens, car il peut contrer le missile Arrow 3, conçu et fabriqué par l’industrie aérospatiale d’Israël et le constructeur aéronautique et aérospatial américain Boeing.
Alex Fishman, correspondant militaire en chef du quotidien israélien Yediot Aharonot évoque les capacités de certaines missiles iraniens, dont Emad et Shahab: « Outre Emad, il y a le missile Shahab, encore plus performant en termes de portée et de précision. Les systèmes de défense antimissiles israéliens, même s’ils font partie des plus sophistiqués du monde, ne peuvent pas assurer à 100 % la sécurité d’Israël. Dans le pire des cas, un missile ennemi sur 10 pourrait toucher les installations stratégiques en Israël et c’est tout ce que veut l’Iran, si une guerre venait à éclater. A vrai dire, les missiles iraniens imposent un changement de stratégie à Israël sur son front nord et restreignent sa liberté d’action et de manœuvre. »
Et Fishman de conclure: « L’Iran, en testant Emad, Fajr-5, Fateh-100 et Hoveyzeh, met en évidence son objectif de fabriquer des missiles capables d’atteindre des cibles à l’extérieur de l’atmosphère. La République islamique d’Iran a réussi à fabriquer des missiles qui sont en mesure d’atteindre des cibles sans être détectés par les radars en volant à une basse altitude. C’est une menace à laquelle ni Tel-Aviv ni Washington ne pourra répondre et c’est ce dont l’Iran est bel et bien conscient. »
Source: Avec Press Tv