C’est le numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah qui va répondre le mardi 26 mars en personne aux accusations et menaces lancées par le secrétaire d’état américain Mike Pompeo, lorsqu’il a visité le Liban les 22 et 23 mars derniers.
Selon des sources informées citées par le journal libanais alJoumhouria, il va présenter la position du Hezbollah de cette visite tout en mettant au clair la réelle politique américaine à l’encontre du Liban.
En visite de deux jours au pays du Cèdre, le responsable américain s’en violemment pris au parti de la résistance libanaise, véhiculant les accusations classiques de terrorisme et son encontre et tentant de monter une partie de la classe politique libanaise contre lui.
Les USA sont les terroristes
S. Nasrallah « va démontrer comment le terrorisme réel s’incarne le mieux dans le comportement des Etats-Unis qui ont, pendant longtemps, été complices des groupes takfiristes et soutiennent l’occupation israélienne, dans tous ses prolongements belliqueux ».
N’est pas terroriste le Hezbollah qui a défendu le Liban contre le terrorisme, dans ses deux visages israélien et takfiriste, aura à affirmer le SG du Hezbollah, rapporte le journal à la foi de ses sources.
Selon ce dernier, le chef de la résistance libanaise va aussi saluer les responsables libanais qui ont riposté à Pompeo. Il s’agit surtout du chef de l’Etat Michel Aoun, du chef du législatif Nabih Berri et du ministre des Affaires étrangères Joubrane Bassil.
Les trois lui ont assuré que le Hezbollah est un parti de résistance qui jouit d’une importante assise populaire et est représenté au sein du Parlement et du gouvernement libanais.
Le chef du gouvernement Saad Hariri, aura lui aussi sa part des hommages de S. Nasrallah pour avoir exprimé son attachement à la stabilité interne.
Déception chez les alliés de Washington
Justement du côté des alliés traditionnels de Washington, le ton de Pompeo ne semble pas avoir eu l’effet escompté. Ils ne sont pas prêts ou ne peuvent plus acquiescer les hauts plafonds qu’elle exige, rapporte alJoumhouria.
Et pour cause : d’aucuns n’ont plus confiance en les USA, d’autres ne voient plus aucun inconvénient à continuer dans le compromis complexe avec le Hezbollah, surtout que leurs intérêts ne sont pas lésés.
« Ni Hariri n’est prêt à renverser ce compromis et son partenariat avec Aoun et le Hezbollah, compte tenu des équilibres des forces actuels, ni le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt n’est disposé à jouer le rôle de la tête de lance qu’il avait jouée en 2005, lorsqu’il a pris le leadership des forces du 14-mars contre la Syrie et le Hezbollah, ni les Forces libanaises ne sont prêts pour leur part de mener une aventure isolée aux résultats incertains », rapporte le journal.
Autre signe de réticence chez ces derniers, dont le chef Samir Geagea a rencontré le secrétaire d’état américain dans son ambassade : ils se sont abstenus de participer au diner organisé en l’honneur de Pompeo par le chef du parti al-Istiklal (L’indépendance), Michel Mouawad.
Etaient aussi absents de ce diner, le mouvement Amal. Son chef, le président du législatif Nabih Berri a avisé ses deux députés conviés Yassine Jaber et Ali Bazzi de s’y rendre. Pour protester contre le communiqué que Pompeo a lu lors de son point de presse avec Bassil, taxé d’« inadmissible dans les critères et les normes ».
Michel Aoun en Russie
Dans l’attente du discours de S. Nasrallah, les réactions qui viennent du milieu du Hezbollah semblent satisfaites que les efforts de Pompeo aient été vains. Des proches indiquent que « les cris de Pompeo sur la scène libanaise se voulaient remédier à l’impuissance américaine au pays du Cèdre que les responsables américains n’arrivent plus à dompter ».
Après avoir quitté Beyrouth, le responsable américain a tweeté sur sa page : « Les USA resteront engagés dans l’action destinée à renforcer la stabilité, la sécurité et la prospérité du Liban ».
Des propos qui sont tout le contraire de ce que son sous-secrétaire d’état David Satterfield avait dit, lors de sa visite au Liban destinée à préparer la sienne, lorsqu’il alors laissé entendre que la stabilité au Liban n’est plus une priorité des USA.
Une contradiction qui montre bien que les Américains ne savent plus quelle voie suivre avec les Libanais qui sont prêts à tout pour faire valoir leurs intérêts.
Ce lundi 25 mars, le président Aoun est arrivé en Russie pour une visite officielle. De nombreux dossiers font l’objet d’une entente mutuelle entre les deux pays. Un rapprochement de Moscou ne pourrait qu’apporter du bien au Liban.
Source: Divers