Les ingérences des Etats-Unis au Liban servent soit leurs intérêts soit ceux d’Israël. Croire qu’ils veuillent aider le pays du Cèdre relève de la naïveté si ce n’est de la complicité avec eux.
Le journal libanais al-Akhbar a révélé dans son édition de ce samedi 30 mars que « les USA voudraient travailler aux côtés des Forces de sécurité intérieure (FSI) dans le but de développer le système de classification des prisonniers et le faire exécuter », selon les termes de leur ambassadrice Elisabeth Richard. Elle a déclaré ceci le jeudi 28 mars, lors de sa rencontre avec le Procureur général discriminatoire, le directeur général des FSI le major-général Imad Othame et un parterre d’officiers.
Selon le journal libanais, c’est la nouvelle ministre de l’intérieur, Raya al-Hassan, du courant du Futur, qui a ouvert les portes de la Direction générale des FSI au Bureau international pour la lutte contre les stupéfiants et l’application de la loi (INL). Ce dernier fait partie du ministère américain des Affaires étrangères.
Compte tenu du programme qui s’est donné un titre anodin, « Aider à développer les mesures suivies dans les prisons libanaises », c’est une société américaine qui serait chargée de le mettre en exécution : la Remote Aid International (RAI), rapporte le président des FSI.
Or, affirme le chroniqueur juridique du journal libanais Omar Nachabé, il n’existe pas de société de ce nom qui travaille pour le développement des prisons et l’entrainement des officiers qui y travaillent.
La seule qu’il a trouvée ayant une appellation semblable dispose d’un siège à Dubaï et se présente comme étant « une société qui présente des services de grande envergure pour les marchés ». Et le texte sur son site de poursuivre : « nous prenons une terre vide sur laquelle nous construisons des villes et accordons des services à ceux qui y vivent. Nous te permettrons ainsi qu’à tes collègues de vivre convenablement dans des endroits éloignés et nous nous chargeons de faire travailler les installations, les machines et les outils pour vous laisser vous concentrer sur votre travail ».
A aucun moment cette société mentionnée par le colonel Othmane ne parle de prison, de prisonniers ou d’entrainement d’officiers, constate M. Nachabé.
Dans ses explications, l’officier libanais avait indiqué « qu’elle allait aider dans l’entrainement des officiers et des éléments qui travaillent dans les prisons pour mener d’une façon professionnelle leur travail envers les prisonniers, dans tous ses aspects, et contribuer à un meilleur contrôle des prisons via des entrainements destinés à corriger les prisonniers, à les classifier convenablement et à traiter avec eux ».
Loin de leur langage officieux, ces éclaircissements laissent deviner toutefois que le programme ne s’adresse pas seulement aux tenants des prisons mais aux prisonniers eux-mêmes.
Dans son article, M. Nachabé perçoit un certain lien avec le Hezbollah. Lors de sa récente visite au Liban, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a appelé à faire face à ce qu’il considère être « les crimes du Hezbollah, son terrorisme et ses menaces », selon M. Nachabé.
Ayant révisé le rapport d’activité de l’INL, l’expert juridique remarque que celui-ci s’était précédemment targué d’avoir aidé les FSI à élargir le champ d’action de leurs opérations au Liban pour englober des régions exclusivement soumises au Hezbollah.
D’autres observateurs perçoivent pour leur part un lien avec les prisonniers islamistes, lesquels croupissent dans les prisons libanaises, sans avoir jamais été jugés. Pour des raisons opaques d’ailleurs. Rarement les dirigeants de leur communauté réclament leur jugement.
Il n’est donc pas exclu qu’ils puissent être recrutés pour des missions infestes au pays du Cèdre ou dans d’autres régions dans le monde. En échange de leur libération. Contre le Hezbollah ou d’autres acteurs.
Avec les USA, il faut toujours s’attendre au pire. Le contraire serait compromettant pour la sécurité du Liban.
Source: Divers