Les comptes affichés officiellement par la société pétrolière saoudienne Saudi Aramco semble exagérer les rendements qu’elle réalise. Surtout en ce qui concerne son plus grand gisement Ghawar.
Et c’est entre autre le consultant Energy Aspects Ltd. à Singapour qui l’affirme. Contredisant le rapport qu’Aramco a publié le lundi 1er avril, pour la première fois depuis sa nationalisation datant de près de 40 ans. Par la voix de son responsable du secteur amont Virendra Chauhan selon lequel le gisement Ghawar n’est en mesure de pomper un maximum de 3,8 millions de barils par jour, bien au-deçà des 5 millions de barils argués dans le rapport officiel.
« En tant que plus grand gisement d’Arabie saoudite, la capacité de production de Ghawar est étonnamment faible, c’est ce qui tape à l’œil dans le rapport », a déclaré M. Chauhan.
Aramco a confirmé les chiffres de plus de cinq millions de barils par jour en se référant sur un diagnostic de 5,8 millions de barils par jour, établi en 2017, par le consultant Energy Information Administration (EIA). Un organisme gouvernemental américain qui fournit des informations statistiques et est souvent utilisé comme référence par le marché pétrolier.
Une autre voix sceptique face aux chiffres saoudiens est celle du banquier américain du secteur pétrolier Matt Simmons. Il avait expliqué dans son livre intitulé « Twilight in the Desert» que l’Arabie saoudite aurait bien du mal à accroître sa production pour plusieurs facteurs, dont l’épuisement imminent de Ghawar. « Champ par champ, les rapports de production ont disparu derrière un mur de secret il y a plus de deux décennies », écrit-il dans son livre en référence à la nationalisation d’Aramco.
Ghawar, qui mesure environ 250 km de long est très important pour l’Arabie saoudite, car le gisement a « représenté plus de la moitié de la production totale de pétrole brut cumulée dans le royaume », selon le rapport obligatoire d’Aramco. L’Arabie saoudite pompe depuis 1938, date de la découverte du puits Dammam n ° 7.
À l’instar de Ghawar, découvert en 1948 par un géologue américain, l’Arabie saoudite repose en grande partie sur deux autres méga-champs : Khurais, découvert en 1957, capable de pomper 1,45 million de barils par jour, et Safaniyah, qui découvert en 1951, demeure encore aujourd’hui le plus grand champ pétrolier offshore du monde avec une capacité de production de 1,3 million de barils par jour.
Source: Avec Press Tv