Après l’annonce du ministre américain à la défense Ashton Carter du maintien des troupes américaines en Irak, Bagdad a affiché son opposition, et assuré que la décision de garder des troupes étrangères est interne.
Le bureau de presse du Premier ministre Haidar Abadi a nié avoir pris la décision de garder sur le sol irakien une partie des forces de la « coalition internationale » après la fin de la bataille contre le groupe wahhabite terroriste Daech.
« Le maintien ou non de ces forces dépend d’une décision purement irakienne, qui sera prise par le Premier ministre. Pas de troupes étrangères qui combattent en Irak », a indiqué le bureau de presse d’Abadi dans un communiqué.
Il y a deux jours, Ashton Carter avait déclaré que « l’armée américaine et ses partenaires internationaux ont besoin de rester en Irak, même après la défaite attendue de Daech à Mossoul », ce qui a poussé Bagdad à riposter.
« Abadi tient à développer les forces sécuritaires irakiennes et à renforcer leurs potentiels. Mais le gouvernement n’a pas encore pris de décision sur le maintien de troupes américaines », a-t-on ajouté.
Dans ce contexte, Carter a prévu la reprise de Mossoul à Daech avant la passation officielle du pouvoir au président américain élu Donald Trump le 20 janvier prochain, qualifiant cette bataille de difficile.
Calme précaire à Mossoul
Sur le terrain, un calme précaire prévaut dans la ville de Mossoul et ses alentours, alors que le Hached Chaabo a réussi à avorter une tentative d’infiltration de miliciens de Daech à l’ouest de l’aéroport de Tallafar.
Pour sa part, le ministère de l’émigration et des déplacés a fait état de 90 mille déplacés irakiens depuis le début des opérations de libération de Mossoul, soulignant que « la commission suprême pour le secours des déplacés en Irak » a consacré 500 millions de dinars irakiens, soit 416 mille dollars au ministère de la santé irakien, afin de fournir le soutien nécessaire aux soins des blessés militaires et civils.
Coopération entre le Hached et les peshmergas
Entretemps, le membre du bureau politique du parti de l’union nationale kurde, Mahmoud Sankaoui, a confirmé la coopération entre les forces du Hached Chaabi et des peshmergas dans la lutte contre Daech, accusant l’Occident d’avoir allumé le feu des guerres dans la région pour assurer ses profits.
S’exprimant dans une interview à l’agence de presse Tasnim news, Sankaoui a fait état de craintes quant à de possibles différends après la défaite de Daech, « surtout en ce qui concerne les régions controversées, parce que les peshmergas ne se retireront pas des régions qu’ils ont libérées. Mais les kurdes et les chiites avaient depuis longtemps un passé commun de lutte contre le régime baassiste de Saddam. Nous souhaitons la poursuite de cette bonne relation entre kurdes et chiites, qui peut servir de base au règlement des différends ».
Interrogé sur le général iranien et le commandant des brigades al-Qods, Qassem Souleimani, ce dirigeant kurde l’a qualifié de « grand commandant brave ».
« J’ai déjà souhaité dans une interview à la chaine kurde NRT si les kurdes possédaient dix personnes semblables au général Souleimani. J’ai vu en lui une bravoure et une fierté inouie », a-t-il rappelé.
Sankaoui a indiqué que les groupes terroristes sont des outils manipulés par l’Occident pour réaliser ses objectifs et semer la division entre les peuples de la région.
Et d’ajouter: « Les pays du conseil de la coopération des pays du Golfe persique, notamment l’Arabie Saoudite, sont le principal soutien à Daech ».
Il a par ailleurs souhaité la poursuite des liens positifs entre les kurdes et les chiites, qui peuvent servir de base pour le règlement des conflits dans l’avenir.
Traduit des sites: al-Akhbar, Tasnim
Source: Divers