Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré avoir adressé, avec ses homologues russe et chinois, une lettre aux Nations Unies dans laquelle ils ont rejeté la récente décision de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne de rétablir des sanctions de l’ONU contre l’Iran, la jugeant « légalement infondée » et « politiquement destructrice ».
Abbas Araghchi a fait cette annonce dans un message publié sur X lundi, quatre jours après que les signataires européens de l’accord nucléaire de 2015 ont notifié au Conseil de sécurité de l’ONU leur recours au mécanisme dit de « snapback » pour rétablir toutes les sanctions de l’ONU contre l’Iran.
Dans leur lettre conjointe adressée au secrétaire général de l’ONU et au président du Conseil de sécurité, l’Iran, la Russie et la Chine ont déclaré « nulle et non avenue » l’activation des sanctions par les Européens.
Araghchi a également noté que la lettre soulignait la violation par les États-Unis de l’accord nucléaire, officiellement connu sous le nom de Plan global d’action commun (PGAC), et l’adhésion ultérieure de l’Europe à des sanctions illégales contre l’Iran au lieu d’honorer ses propres engagements.
« La première fonction du Conseil de sécurité est d’agir au nom de la communauté internationale pour maintenir la paix et la sécurité », a-t-il ajouté.
« Les propositions de l’E3 trahissent cette mission, transformant le Conseil en un instrument de coercition plutôt qu’en un garant de la stabilité mondiale. »
Le haut diplomate iranien a également joint à son message la lettre, qui affirme que l’activation du mécanisme de snapback par les trois pays européens contrevient à la résolution 2231 et est « entachée d’irrégularités juridiques et procédurales ».
« La démarche de l’E3 constitue un abus de l’autorité et des fonctions du Conseil de sécurité de l’ONU, tout en induisant en erreur ses membres et la communauté internationale sur les causes profondes de l’échec de la mise en œuvre du PGAC et de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU », peut-on lire dans la lettre, appelant la troïka européenne à changer de cap.
Le PGAC demandait à l’Iran de réduire certaines de ses activités nucléaires en échange d’un allègement des sanctions.
Cependant, les États-Unis se sont retirés de l’accord en 2018 avant de rétablir les sanctions illégales qu’ils avaient levées contre l’Iran et de lancer la campagne dite de « pression maximale ».
A la suite du retrait américain, les signataires européens du PGAC n’ont pas respecté leurs engagements et n’ont fait aucun effort pour sauver l’accord.
Les Européens ont désormais donné 30 jours au Conseil de sécurité pour décider s’il maintiendrait l’allègement des sanctions contre l’Iran ou s’il le laisserait expirer.